Laurent Marti : “J’estime que l’on est allé un peu vite en besogne avec Matthieu et j’aurais préféré qu’on le laisse s’affirmer un peu plus en Top 14”

     

    Alors que ses propos au sujet de la sélection de Matthieu Jalibert ont fait fortement réagir, interrogé par France Bleu Gironde, notre président, Laurent Marti, maintient sa position : « Je reste sur ma position, que je partage avec Rory notre manager. J’estime que l’on est allé un peu vite en besogne avec Matthieu et j’aurais préféré qu’on le laisse s’affirmer un peu plus en Top 14, se préparer plus à ces contacts qui sont importants. J’ai lancé un poids. Je vois que des grands techniciens français ironisent avec le poids. C’est facile et un peu stupide d’ailleurs. Tout le monde a compris que ce que je voulais dire, c’est que Matthieu a 19 ans et qu’il n’est peut-être pas encore formé physiquement. Il me semble que 90% des joueurs, si vous les prenez à 19 ans et à 21 ans, ils se sont endurcis physiquement, ils ont finis de se former. C’est ça que j’ai voulu exprimer. Bien évidemment que ça peut arriver dès lors que vous faites jouer un garçon en Top 14 mais il faut aussi comprendre, ou alors que l’on m’explique le contraire et qu’on me le prouve surtout, que quand vous interrogez les joueurs sur la Champions Cup, ils vous disent que ça va encore plus vite. Au niveau international, ça va encore plus vite. Quand ça va plus vite, les chocs sont plus durs. On peut dire ce que l’on veut, mais il n’y a pas besoin d’avoir fait Math Sup pour comprendre ça. Obligatoirement, il est beaucoup plus exposé au fur et à mesure qu’on lui demande de jouer à un plus haut niveau. Vous avez des garçons, qui à 19-20 ans peuvent déjà avoir une maturité physique très prononcée. Ça existe. On a déjà eu des cas. Ça dépend aussi des postes. Mais aujourd’hui, on était en droit de se poser la question concernant Matthieu. A-t-il le talent pour le niveau international ? Oui. A-t-il la force mentale pour le niveau international ? Oui. Était-il prêt physiquement ? Point d’interrogation. Moi je réponds non, mais ça n’engage que moi. On le lance d’entrée, on le met titulaire. On le met dans des conditions très difficiles. Il faut bien vous douter que si Jacques Brunel avait en France Beauden Barett, il n’aurait pas lancé Matthieu Jalibert. Il y a un problème de choix. On le comprend très bien. J’aurais aimé qu’on l’amène plus progressivement, pour le protéger ».