Jean-Baptiste Dubié : “Ce qui se passe c’est que je me sens pas du tout à ma place pendant le stage”

     

    Interviewé dans le podcast La CravateJean-Baptiste Dubié est revenu sur sa seule convocation avec le XV de France, durant un stage de préparation avant la tournée estivale en Afrique du Sud :

    C’est marrant parce que c’est un truc que j’ai zappé alors que ce n’est pas pourri. C’était le dernier match, fin de saison, on devait aller gagner au Métro-Racing avec le bonus offensif pour se qualifier. On l’a et on craque à la fin et ils repassent devant et on se qualifie pas. Ça avait été ça toute l’année. Les deux premières années ça se joue à la dernière journée, on s’écroule sur cette période, février-mars, où physiquement on ne tient plus le truc et mentalement on lâche parce qu’on n’est pas prêt pour gagner. C’est ça qui était dur à admettre, surtout quand tu es compétiteur. Et donc là j’ai cette récompense incroyable qui est d’aller faire un stage avec l’équipe de France. En fait ce qui se passe c’est que je ne me sens pas du tout à ma place pendant le stage, vraiment. Je connais les mecs et tout, je ne l’ai jamais dit, mais tout ce qui se passe, je me me sens pas du tout à ma place. Il n’y avait pas Guy Novès, c’était un stage de 3 jours en Normandie. C’était incroyable, je pars avec Jeff (Poirot), Baptiste (Serin), les mecs installés tu vois, je me laisse porter en fait. Truc improbable, mon très cher et tendre ami, Nans Ducuing, rappelé au dernier moment parce que Yohan Huget se prend un KO au dernier match de championnat. Nous on était au dernier match à Paris, dernier match de la saison à Paris, c’est sûr qu’on prend une énorme berlouze, obligé, sauf que moi, je partais en stage avec l’équipe de France donc on ne sort pas. On reste avec les gars qui sont convoqués, on se commande à manger à l’hôtel. Mon petit Nans, pas le dernier pour ça, il se met une énorme berle, il rentre à 7h du matin dans ma piaule, complètement farci, à me faire des bisous sur le front : “je suis fier de toi mon Boule, c’est énorme, tu pars en équipe de France”. Il ne se couche pas et ils prennent le train. Là il y a Milou N’Tamack, d’ailleurs je n’en ai pas parlé mais j’en garde un super souvenir même si ce n’est pas le meilleur coach de ma carrière que j’ai rencontré mais un mec en or, adorable, une icône du rugby, il faut quand même le dire, un mec incroyable que j’adore. Donc là il y a Milou N’Tamack qui va voir Nans qui dormait sur les tables entre les chaises, il était cramé, il était rempli de boutons, vilain, j’ai la photo, et il lui dit : “Mais Nans tu repars à Paris parce que Huget s’est blessé tu pars en stage équipe de France”. Il dit “Milou, c’est pas possible, c’est une blague, jure sur la tête de tes enfants ! “. Donc l’autre il repart, il m’appelle, il me dit ‘Boule comment je fais’, je lui dis ‘rentre, laves toi les chicots, prends deux calbuts et je t’attends là-bas. Il se fait cet aller-retour et il arrive, je suis le dernier pour l’accueillir, tout le monde est couché, il arrive à 23h, personne pour l’accueillir, je lui avais gardé une assiette pour bouffer, pour te dire le truc. Il arrive à 23h, découanné, et le lendemain on s’entraîne, et avec tout ce qui se passe équipe de France, les barrières, tout balisé, les photographes, les petits des écoles de rugby qui viennent voir l’équipe de France. Ma première dotation avec le coq, je n’avais jamais eu ça de ma vie, je prends en photo et j’envoie ça sur mon groupe de copains de Mont-de.