Jefferson Poirot : “Ce n’est pas forcément un désamour de l’équipe de France, comme j’ai pu l’entendre”
Invité du podcast Poulain Raffute, animé par Raphaël Poulain, notre pilier gauche, Jefferson Poirot, est revenu sur le processus qui l’a amené à sa décision de prendre sa retraite internationale : “Ma décision a commencé à murir à la fin de la Coupe du Monde. Pour vraiment expliquer le contexte, je suis parti à la Coupe du Monde, mon fils avait 2 ans et ma fille 4 mois et quand je suis rentré de la Coupe du Monde, elle avait 8 mois. Je me suis dit que j’avais loupé la moitié de sa vie, ça m’a mis un petit coup. La deuxième question que je me suis posé, c’était de savoir si j’étais prêt à refaire 4 ans comme ça, partir, revenir, être là entre 10 et 15 matchs avec le club, est ce que je suis prêt à refaire ça et à m’engager à 100% dans le projet France. J’avais un doute, j’en avais parlé avec mes proches, mais je m’étais dit que j’allais laisser le Tournoi et que je verrais. Quand je suis arrivé au Tournoi, je sentais bien que je n’étais pas à 100%. Pendant le Tournoi, j’ai pris la décision d’arrêter, je l’ai annoncé au coach ici à Bordeaux en lui disant que je n’étais plus à 100% dans le projet et que je voulais mentir à personne. Il y avait tout l’aspect familial, l’aspect club, mais aussi l’aspect après-carrière, reconversion. Aujourd’hui j’ai repris des études dans l’immobilier, en parallèle j’ai racheté une société. Ca m’a permis de faire énormément de choses que je n’avais pas le temps de mettre en place parce que je n’étais pas là pendant 5 mois de l’année. C’est un peu le mélange de tout ça qui a fait que, ce n’est pas forcément un désamour de l’équipe de France, comme j’ai pu l’entendre. L’équipe de France, bien au contraire, je me suis toujours arraché pour ce maillot, je l’adore toujours, j’ai toujours la même émotion quand je les vois gagner. Ca n’a pas changé. Par contre, je trouve que si on n’y va pas à 100%, il ne faut pas y aller. Ce sont des millions de Français qui sont derrière nous quand on est en équipe de France, si c’est pour leur mentir, ce n’est pas la peine. Sur le plan sportif, je n’avais pas de doute mais sur le plan de ma motivation personnelle profonde, j’avais quand même des doutes“.