Yannick Bru : « Il serait bon pour certains de nos joueurs de s’immerger là-bas pour voir comment fonctionne ce pays qui a remporté quatre Coups du Monde »

 

Invité de One 2 Trillo, sur la chaîne Youtube du journaliste Sud Radio, François Trillo, notre manager, Yannick Bru, s’est confié sur les enseignements qu’il a pu tirer de son expérience en Afrique du Sud : « J’ai appris en Afrique du Sud le niveau d’efforts qu’il faut mettre en œuvre pour atteindre le succès. J’ai vu comment se comportent les 6 ou 7 Champions du Monde qui étaient dans l’effectif des Sharks au quotidien. Et donc je maintiens qu’on a beaucoup de chance de travailler dans le rugby pro aujourd’hui en France, en 2024. Et moi en particulier à Bordeaux […] Je vais tomber dans les clichés mais ces joueurs Champions du Monde ont une vie… Ils ont une application sur leur IPhone qui leur indique combien d’heures de coupure d’électricité par jour ils vont subir… Entre 4 et 8 heures par jour… Si on vous disait qu’il n’y avait plus d’électricité entre telle heure et telle heure… ça impacte la vie familiale. Les joueurs s’organisent autour de ça, ne se cherchent pas d’excuses, sont heureux… Il y a énormément d’insécurité, donc ils vivent très loin des centres-villes, ils font beaucoup de voiture pour venir travailler le matin. On vit dans des resorts sécurisés à l’extérieur. C’est aussi des sacrifices au niveau familial, et malgré tout ils arrivent à 6h du matin au club, pour en repartir à 18h. On arrive préparé, les joueurs ont préparé leurs entrainements, leurs matches, leurs débriefings… Ils se sont nourris de toute la matière qu’ont pu leur donner tous les entraineurs… C’est une éducation militaire, un respect du coach. Il est très facile d’entrainer en Afrique du Sud aujourd’hui au regard de l’implication des joueurs. Il est plus confortable de coacher en Europe et en France en particulier, au regard des moyens qui nous sont attribués en termes de technologie, de vidéo, de data, de données physiques… Il serait bon pour certains de nos joueurs de s’immerger là-bas pour voir comment fonctionne ce pays qui a remporté quatre Coups du Monde, et qui a moins de moyens que nous, beaucoup plus de difficultés à affronter au quotidien ».