Tiaki Falatea : « Je réveillais Yoram à 6 heures pour aller courir au moins une heure »
Interrogé dans l’Equipe, Tapu Falatea, l’oncle de notre trois-quarts centre, Yoram Moefana, s’est confié sur la façon dont il s’était occupé de ce dernier lorsqu’ils vivait sous son toit :
« Quand je partais en déplacement, je prenais un livre au hasard et lui disais : ‘Tu lis ces dix pages’. À mon retour, je lui faisais une dictée. S’il faisait plus de cinq fautes, il était privé d’entraînement et pleurait toutes les larmes de son corps ».
Quand Tapu est parti jouer à Narbonne, c’est un autre oncle, Tiaki, qui a pris le relais pour s’occuper de notre trois-quarts centre :
« On a été très sévères avec lui. Trop parfois, peut-être. Mais on tenait à ce qu’il réussisse. En arrivant en métropole, entre 2007 et 2011, Tapu et moi on avait dû bosser comme éboueurs, alors le petit, on était toujours sur son dos. Avant lui, c’est son père qui aurait dû réussir en France. Dans les îles, tout le monde ne parlait que de notre frère aîné. Notre père rêvait de voir Taofi en équipe de France. Cette histoire, je la racontais tout le temps à Yoram. Regardez ses cuisses énormes. C’est en partie génétique, mais beaucoup de travail aussi : on lui faisait enchaîner les squats pour renforcer ses genoux, un point faible chez nous. Je réveillais Yoram à 6 heures pour aller courir au moins une heure. En 2018, alors que Tapu jouait à Castres, on a récupéré les programmes de préparation physique des seniors auprès de monsieur Urios pour faire bosser Yoram ».