Taofi Falatea : « Je veux qu’il connaisse mes sentiments, sache qu’il ne pourra jamais me décevoir »

Interrogé dans l’Equipe, notre ancien manager, Christophe Urios, s’est souvenu de l’arrivée de notre trois-quarts centre, Yoram Moefana, au club :
« Yoram avait 19 ans. Extrêmement discret, il dégageait de la maturité et de l’ambition. Intelligent, malin. Un buvard. En équipe de France, je le trouvais timide et maladroit. Moins fluide contrairement à ses prestations en club. Il avait besoin de se sentir en confiance. Là, il est inarrêtable, très fort dans les un contre un, apte à s’engager dans les espaces pour jouer debout. Ou d’aller au sol et se relever. Défensivement, c’est un chien. Il n’est pas timide, juste réservé. Capable de débattre, d’échanger et de proposer. Il n’a pas 25 ans, mais je le vois parti pour un long bail en équipe de France ».
Son père, Taofi Falatea, n’a pas pu cacher sa fierté de voir son fils porter le maillot de l’équipe de France :
« Je le trouve bien meilleur aujourd’hui avec les Bleus. Il avait stagné pendant deux ans, trop concentré sur les tâches défensives, il n’avait plus de gaz quand il touchait le ballon. Il a trouvé l’équilibre […] L’an passé, je lui ai dit : ‘Tu es notre fierté’ […] Moi, j’avais une relation difficile avec mon propre père. Aujourd’hui, à 47 ans, je bénis ces moments de partage avec mon fils. Dès que je peux, je lui envoie des émoticônes bisous. Je veux qu’il connaisse mes sentiments, sache qu’il ne pourra jamais me décevoir. J’ai parfois peur qu’il s’imagine ça après un match moyen. Je lui ai dit : ‘Tu sais, je peux mourir en paix. Tu as réalisé mon rêve et même été plus haut : tu as honoré notre famille et plus encore, tout notre territoire’ ».