Olivier Brouzet : « J’avais le goût du combat, de l’effort, j’apportais des trucs à mes partenaires sur le jeu »
Interrogé dans les colonnes de Midi Olympique, Olivier Brouzet, l’ancien directeur du développement de l’Union Bordeaux-Bègles, s’est confié sur la carrière d’athlète de son père, qui était un lanceur de poids :
« Avec un jet à 20,20 m, il a détenu le record de France du lancer de poids pendant trente-quatre ans, de 1973 à 2007. Car il est décédé en 2003, personne n’a battu son record de son vivant. Mon père était un personnage, une vraie masse, 169 kg pour deux mètres, un colosse dans un sport très peu reconnu, pas médiatisé. Il fut l’athlète le plus lourd des JO. Pour exceller dans sa discipline, il faut s’entraîner dur. À Grenoble, j’ai fréquenté Pascal Lefèvre lanceur de javelot et Thibaut Collet sauteur à la perche. Là, j’ai vu que l’athlétisme était tellement plus exigeant que le rugby. Dans un sport comme le nôtre, on peut se fondre dans un collectif. Moi-même, sans être très technique, j’ai eu une carrière honnête, respectable. J’avais le goût du combat, de l’effort, j’apportais des trucs à mes partenaires sur le jeu ».
Il est aussi revenu sur les qualités physiques qu’avait ce dernier et le fait qu’il ait tous les deux portés les couleurs du Stade Français :
« Il était technique, coordonné et très véloce. Malgré sa masse, il était très rapide à la course. Il lançait en transversal, aujourd’hui tous les lanceurs tournent. Il fut le premier Français à passer la barre des 20 mètres. Aujourd’hui, les meilleurs sont à plus de 22 mètres. Il est mort jeune à 54 ans d’un cancer de la prostate mal diagnostiqué. Il s’est bien battu quelques années mais la maladie l’a rattrapé. Mon père est né en 1948 à Béziers. Il a eu Raoul Barrière comme professeur de sport au lycée Henri IV. Là, il a fréquenté toute la génération du Grand Béziers. Les Vaquerin, Martin, Buonomo, Palmié… Il aurait pu faire la bascule vers le rugby, mais mon grand-père a décidé pour lui et l’a envoyé vers l’athlétisme : je crois qu’il avait un peu peur de la réputation du rugby. Mon père a été licencié aux Cheminots de Béziers, son premier club, au Stade français puis il est parti au Grenoble université club l’année de ma naissance. Une chose amusante, nous avons porté tous les deux les couleurs de Stade français. Après sa carrière d’athlète, pour s’amuser, il a joué dans une équipe d’anciens, les Sangliers, à Monestier-de-Clermont ».