Philippe Saint-André : “Bielle-Biarrey, dans la ‘préaction’ et le jeu sans ballon, a la faculté d’être dans l’anticipation, de bien lire les trajectoires”
Interrogé par Rugbyrama, l’ancien sélectionneur national, Philippe Saint-André, est revenu sur la confiance de l’ailier anglais de Northampton :
“Il a mis trois essais contre le Leinster en demi-finale. Il en avait déjà mis trois contre Clermont en huitième. Il a aussi marqué en quart. J’ai vu qu’il était à vingt et-un essais sur la saison. Et, avant le match contre les Saracens le week-end passé, la dernière fois qu’il n’avait pas inscrit un essai, c’était en janvier ! Comme deux sacrés joueurs en tout cas. Le plus fort, c’est qu’ils sont très jeunes (24 ans pour Freeman, 21 pour Bielle-Biarrey, N.D.L.R.) et, depuis plusieurs saisons, ils sont dans une phase de progression incroyable. Ils n’ont pas eu de grosses blessures, sont importants pour leur club et leur équipe nationale. Freeman est même appelé avec Lions pour cet été. En fait, ils ont un rôle capital, déjà parce que ce sont des ‘serials marqueurs'”.
Il est revenu sur la préparation que doit subir notre ailier, Louis Bielle-Biarrey, quand approche ce duel :
“Comme je l’ai dit, c’est un joueur intelligent. Il sait que le mec en face est puissant et qu’il va être capable de beaucoup le perturber. Défensivement, il ne va pas falloir laisser Freeman prendre de la vitesse. Automatiquement, un mec de 103 kg, si tu le laisses se lancer sur quinze ou vingt mètres, c’est difficile de l’arrêter après. Mais Bielle-Biarrey, dans la ‘préaction’ et le jeu sans ballon, a la faculté d’être dans l’anticipation, de bien lire les trajectoires. Sur la passe, il faut tuer ce qu’on appelle le ‘temps-espace’, venir le prendre et l’annihiler au moment où il attrape le ballon. Bref, ne pas lui laisser l’occasion de prendre l’espace et d’accélérer. En clair, il va falloir défendre comme un troisième centre, très proche du 13, surtout sur les premiers temps de jeu. Bielle-Biarrey peut aller très vite sur deux ou trois mètres. Freeman est plus lourd, a besoin de plus de temps pour se lancer, et c’est la raison pour laquelle il est plus souvent dangereux en dézonage, quand il vient au milieu des centres ou à l’intérieur du 10. Il utilise sa puissance pour casser des plaquages”.