Christophe Laussucq : “J’ai vraiment envie d’être champion samedi parce qu’on ne sait pas si ça se reproduira un jour”
Invité de l’émission 100% UBB, sur les ondes d’ICI Gironde, notre entraîneur de la défense, Christophe Laussucq, est revenu sur le fait que les joueurs ont fait preuve de plus de retenue après leur victoire face à Toulon :
“Je crois que c’est toujours une erreur de célébrer une demi-finale, on m’a toujours dit ça et je pense que c’est vrai. Si on lâche la pression après une demi-finale et que l’on croit qu’on est arrivé, on se plante. L’an dernier, c’était la première demi-finale gagnée par l’Union Bordeaux-Bègles. Il y avait eu de la joie et une sortie nocturne qui avait suivi et ce n’était pas forcément une bonne chose. C’est notre troisième demi-finale, donc on a un peu plus d’expérience et quand on parle d’expérience, c’est l’expérience collective qui importe, l’habitude de gagner ces matchs importants ensemble. Peut-être que nos joueurs ont pris un peu de recul par rapport à ça et étaient focalisés dès le coup de sifflet final sur le match de samedi prochain. C’est plutôt une bonne chose. L’année dernière ça c’était aussi joué à la 80ème sur une transformation ratée, là il y a eu 15-20 minutes où le score était acquis. Tout le monde a pu un peu digérer la victoire et envisager la suite. Il y a un peu d’expérience en plus et un peu plus de focus, de concentration. Ca nous évitera peut-être de faire l’erreur de l’an dernier”.
Il s’est aussi confié sur le fait qu’il fallait savoir saisir sa chance quand elle se présentait :
“On ne sait pas ce qu’il va se passer l’année prochaine. Je n’aime pas trop parler de moi, mais j’ai eu deux titres et la dernière fois que j’avais gagné un titre, c’était en 2000. J’ai attendu 25 ans, donc je suis bien placé pour savoir que le train parfois on l’attend longtemps. C’est peut-être pour ça que je suis un peu plus pessimiste et que j’ai envie qu’ils gagnent ce titre. On ne sait pas si ça se reproduira. On a beau performer, être de plus en plus compétents, on a beau progresser, rien ne dit que l’on redisputera des titres. Il y a des équipes qui ne sont pas forcément bonnes et qui gagnent des titres. Ce n’est pas une vérité les progrès, l’expérience, surtout dans le rugby un sport avec des phases finales. Au foot, pour les Coupes du Monde, les pronostiqueurs se plantent souvent, c’est pareil au rugby et c’est encore plus vrai dans le Top 14. J’ai vraiment envie d’être champion samedi parce qu’on ne sait pas si ça se reproduira un jour. Même si on est meilleur l’an prochain, rien nous dit qu’on rejouera une finale. Il faut prendre tout ce qu’il y a à prendre”.