Dans son club de Bandon, le rythme n’est pas du tout le même qu’en Top 14. Régis Sonnes possède beaucoup plus de temps entre 2 matchs pour faire progresser son équipe. Mais pour lui rien ne remplace le jeu, même s’il est important de travailler aussi les skills. Il revient sur la question dans les colonnes de l’Equipe : « Le calendrier est ainsi fait qu’on joue peu de matches avec le collège. Un tous les quinze jours quand on est en phase de compétition. Ils ont beaucoup de temps pour le développement technique et tactique. Un des coaches des moins de 19 ans m’a donc expliqué comment il occupait ce temps : “Skills, skills, skills, technique, technique, technique.” Moi, je ne suis pas d’accord. Pour comprendre le jeu, il faut jouer. Même très jeunes, ils maîtrisent bien le jeu structuré. Moi, je voudrais mettre du désordre dans cet ordre. Et faire qu’ils jouent moins au pied. Au bord du terrain, dès qu’il y a du jeu au pied, les parents sont contents : “Good kick, good kick ! ” Ouais, enfin, good kick, good kick, il y avait surtout un cinq contre deux à jouer (rire) ».

Cette façon différente d’entraîner, a d’ailleurs un peu surpris au début. Comme le fait remarquer son capitaine, Colin Deane, international U19, qui trouve son coach français « un peu crazy, très créatif. C’est un privilège de l’avoir avec nous. Au début, ça fichait la pression d’avoir un entraîneur qui vient du Top 14. En fait, il est exigeant-cool. Il a bien progressé en anglais. On comprend à peu près les consignes (rire) ».