Raphaël Ibanez : « Quand j’étais manager de Bordeaux-Bègles, j’ai vite saisi que notre Championnat est aussi une compétition sans pitié entre managers »

 

Interrogé par l’Equipe, notre ancien manager, Raphaël Ibanez, qui a vécu une expérience de quatre mois en Nouvelle-Zélande, revient sur les différences qu’il a noté encore le coaching là-bas et chez nous : « Quand j’étais manager de Bordeaux-Bègles (2012-2017), j’ai vite saisi que notre Championnat est aussi une compétition sans pitié entre managers. Pas de concertation ou presque entre techniciens, tout juste quelques poignées de main avant ou après les matches. Quelle est notre idée du partage ? Des méthodologies d’entraînement bien secrètes, des contrats perso à défendre, des ego imposants. Le jeu des petites phrases. Bref, le cocktail parfait pour vivre notre passion commune à l’écart des autres. Bien sûr, à l’occasion, vous trouverez un entraîneur top niveau au chevet d’une équipe de division inférieure, mais ce sera par amitié pour le président local ou un copain coach. On peut à juste titre me rétorquer qu’avec ces saisons de folie qui courent sur 11 mois, nos meilleurs entraîneurs n’ont pas le temps de réfléchir avec les autres. Ils n’en ont peut-être pas l’envie non plus ! Ou alors pour parvenir à ces instants de partage, pour apprécier cette respiration collective entre deux entraînements, entre deux matches, il faut se lever tous les matins à 4 h 45. Je suis convaincu que cela en vaut la peine ! ».