Christophe Urios : « J’ai tellement été sur la retenue pendant très longtemps, à me demander ce qu’on allait penser de moi, qu’aujourd’hui, je n’en ai rien à f…, rien ! »

 

Interrogé par La Dépêche, notre manager, Christophe Urios, est revenu sur sa façon de voir le rugby, lui qui a souvent été vu comme un entraîneur défensif et qui depuis son arrivée à Bordeaux prouve le contraire : « Je n’aurais jamais pensé arriver là où je suis arrivé. Je suis un homme de la terre, de la vigne. Je ne suis pas du tout jaloux et c’est mal me connaître de penser ça. Après, je crois beaucoup qu’on a ce qu’on mérite. Je ne suis pas un mec de médias. Je suis comme je suis, je ne joue pas un rôle même si certains peuvent le penser. Je dis les choses vraies, telles que je les ressens. Parfois je me trompe, c’est comme ça. Après, j’ai des fois besoin de remettre les pendules à l’heure parce que j’ai tellement entendu de saloperies sur ma façon de fonctionner, sur mon rugby, que de temps en temps, cela fait du bien de dire : ‘Oh, les gars, regardez ce que nous faisons !’. Quand j’ai dit, et je mesure le risque que j’ai pris, ‘à Bordeaux il faudra gagner et plaire’, nous faisons ça. Les gars, vous m’avez dit que j’étais un entraîneur restrictif, de défense, qui ne faisait pas progresser les joueurs, mais c’est tout le contraire finalement. Donc je vous montre que je suis capable de le faire […] Parfois, c’est maladroit mais je m’en fous. C’est mon éducation. J’ai tellement été sur la retenue pendant très longtemps, à me demander ce qu’on allait penser de moi, qu’aujourd’hui, je n’en ai rien à f…, rien ! J’ai une forme de maturité de ce que je fais, je me sens bien dans ce que je fais, je me sens bien dans la façon dont je suis et je dis les choses. La remarque que je fais sur l’équipe de France (sur l’emballement général autour de son renouveau, NDLR), ce n’est en aucun cas une critique. C’est juste que cela m’a fait marrer. Je trouve que ce qui est fait aujourd’hui, c’est très bien. Il y a une dynamique qui s’est installée, des jeunes incroyables, c’est super bien. Mais ils ont commencé à bâtir par ce que nous avons fait nous à Castres, c’est-à-dire un état d’esprit, des mecs qui s’y filent, qui défendent dur. Quand nous faisions ça, nous étions les emmerdeurs, les chiants, les pénibles, les mauvais joueurs, les tricheurs. Et là on s’extasie parce que l’équipe de France a gagné trois matchs. Encore une fois, il faut regarder un peu en face ce qui se passe (rires)« .