Vendredi soir dernier, s’est tenue au Stade André Moga une réunion à l’initiative de Patrick Lanusse du forum Allez l’Union pour permettre aux supporters de l’UBB d’avoir une présentation du projet de rénovation par Pierre Ferret ainsi que de pouvoir faire remonter leurs éventuelles doléances concernant ce qui était prévu. Nous étions présents à cette réunion ainsi que des représentants des Burdigalais, des United BB et du forum Allez l’Union. Nous vous dressons ici un compte rendu de ce qui a été dit.

Pierre Ferret a commencé par nous rappeler qu’il avait répondu avec le constructeur Vinci, un promoteur Adim et Ville en Vie pour les commerces à un concours pour la rénovation de Chaban. L’objectif était « la rénovation du Parc Lescure qui comprend d’un côté la plaine des sports et de l’autre le stade […] Avec le maintien du sport de haut niveau à Chaban et en particulier du rugby et de garder la plaine des sports en les mettant aux normes d’accessibilité PMR. Il y avait comme autre incontournable qu’il fallait zéro dépense d’argent public […] Ce qui équilibre les dépenses du stade c’est les logements d’un côté et les boutiques […] La jauge du Stade devait être prévue entre 20000 et 25000 places ».

Interrogé sur la réduction de la capacité du stade, Pierre Ferret a répondu « il y a le Matmut Atlantique qui fait 42000 places. L’idée c’est de dire que le Stade du Lac, il faut le remplir pour qu’il soit rentable donc il y a des business plans qui se font avec des matchs à la demande de l’UBB mais aussi de l’équipe de France de foot, de rugby […] C’est légitime et logique dans un moment où l’on parle de Métropole et tout d’avoir un système avec un stade de 25000 places […] La moyenne l’année dernière était de 28000 places à Chaban […] mais là c’est moins, ils ont fait 26000 sur un match je ne sais plus lequel mais sinon maintenant c’est entre 17000 et 25000 donc ça paraît être une bonne jauge […] Pour des raisons économiques l’UBB comme les Girondins n’avaient aucun intérêt à ce qu’il y ait un stade de 34000 places à Bordeaux parce que ça n’aurait pas été possible car il faut le rénover et le mettre aux normes. Maintenant, la loi fait que ne serait-ce que la norme d’accessibilité handicapés fait faire des travaux qui coûtent très chers. L’autre élément c’est que dépasser 25000 ça fait concurrence au Stade du Lac qui a été fait pour tout le monde pas que pour les Girondins donc c’est un équilibre entre les deux ».

Interrogé sur le fait que la mairie de Bordeaux ne veuille pas mettre d’argent public, Pierre Ferret répond : « Ça c’est le vrai sujet mais moi je ne suis pas politique, je ne suis pas décideur, je suis architecte donc je fais sur un programme. Moi le débat de est-ce qu’il faut mettre je ne sais pas combien d’argent public pour faire Chaban alors qu’il vient d’y en avoir au Lac, c’est un problème politique. Après on peut dire pourquoi on n’a pas rénové Chaban pour que les Girondins y jouent avec l’UBB. Ca ce n’est pas possible tant que l’on ne générera pas un gazon synthétique ce n’est pas la peine de penser faire cohabiter un club de rugby avec un club de foot dans un même stade […] De toute façon il n’y aurait pas eu plus de 27000-28000 places. Si on veut le rendre moderne ce n’est pas beaucoup plus que ça. Ça ne sera 33000 parce que là ce n’est plus possible ».

Sur la question de la suppression des escaliers extérieurs voici ce que Pierre Ferret déclare : « Le premier architecte qui a fait le plan, il n’y avait pas ces escaliers parce qu’il y avait des escaliers à l’intérieur et qui sortaient par des vomitoires. Et un architecte après a dit les vomitoires ça prend des places, il vaut mieux monter par en haut et boucher les trous. Dans notre projet l’accès se fera par l’intérieur avec escalier et ascenseur ».

Sur les principales propositions de son projet voici ce qu’il déclare : « On fait des loges en tribune de face  […] On diminue la presse, on ne met plus que 50 places parce que pour le rugby, il n’y a pas besoin d’autant de places qu’au foot […] En bas sous toute la tribune de face on la refait pour faire deux grandes bodegas […] Quand je dis bodegas, c’est bar-buvette, mais mieux. Là ça sera fermé, qui peuvent éventuellement être utilisées hors match […] On supprime les barrières. Le contrôle d’accès sera à la façade […] On refait les sanitaires, les bars beaucoup plus grands parce qu’il faut atteindre le niveau 4 ou 5 étoiles parce que ça donne des points et de l’argent au club. C’est un linéaire de bars et un nombre de sanitaires donc on s’applique sur ça […] Dans le virage sud haut c’est un salon de réception et dans le virage nord haut ce n’est pas encore défini ; soit c’est un salon de réception, soit c’est un espace fitness mais avec vue sur le stade […] Ça fait partie de l’espace « commercial ». Ces salons réceptifs en dehors des matchs, ils peuvent servir à des associations, à l’université derrière pour faire les cours. Simplement c’est spécifique parce que pendant les matchs les mecs regardent donc il y a un accord de billetterie avec le club. Ce n’est pas si simple, mais bon ça se fait ailleurs, il n’y a pas de raison que ça ne se fasse pas là […] Ensuite dans les arcades basses du virage nord on fait des boutiques des deux côtés pour faire le passage Lescure, une rue piétonne permanente avec des boutiques de proximité et un marché permanent couvert comme le marché d’Anglet où l’on peut aussi déguster les produits sur place. Sous la plaine des sports on fait un parking de 450 places. Il y a 200 pour les logements et 250 pour le club quand il y a un match public pour le reste du temps […] Pour les tribunes, comme on ne dégage plus par en haut les gradins, c’est par en bas. Donc on remanie quand même […] Les sorties se font d’un côté ou de l’autre et pour avoir la largeur requise réglementairement, on couvre la fosse et donc il sera possible d’aller sur le terrain. Il sera aussi toujours possible de faire le tour du stade. On enlève aussi les 3 ou 4 rangs du bas qui ne sont pas commercialiser pour faciliter la circulation ».

Sur la question de la suppression des gradins des virages hauts voici sa réponse : « Quand il pleut vraiment il pleut partout. Au-dessus du rang 20 il pleut […] Le stade est à l’envers […] Il est mal orienté […] S’il est bien orienté plein nord-sud sur la grande longueur avec la tribune d’honneur dos à l’ouest, en France en général les vents dominants sont d’ouest donc il n’y a pas de pluie […] Le réceptif actuellement c’est assez éparpillé et Laurent Marti dit ‘nous au rugby on aime bien que ça soit tout le monde ensemble’. Là on a 1400 m² de surface donc ça fait 2000 personnes. Ca ça permet en outre de libérer des espaces pour tous les clubs qui s’entraînent dans le gymnase Albert Thomas, ils ne peuvent plus venir. Les clubs gueuleront moins ».

Au sujet de la perturbation pendant les travaux, voici la réponse de Pierre Ferret : « On fait rénovation en même temps que les matchs. Pendant un moment ça pose quelques problèmes mais c’est assez facile. On va réussir à ne pas trop bouger la jauge. On va arriver à garder une jauge acceptable même presque tout. La tribune d’honneur déjà, on ne touche à rien ou quasiment à part les angles. Sur un truc de 25000 on devrait toujours être à 20000 ».

Au sujet de la suppression des places les plus occupées par les abonnées « populaires » voici la réponse de Pierre Ferret (sur cette question, il nous a donné son avis mais n’est évidemment pas le décideur pour ce qui est d’une politique de billetterie) : « Actuellement il y a 34000 places. On en enlève 10000 […] Couvrir les virages bas c’est impossible […] Si on veut classer ce qui est classé au patrimoine, il n’y a aucune solution. Si je couvre le bas les gens qui sont en haut ils ne voient rien parce qu’ils voient la couverture […] Si on supprime moins de places en virages hauts, on perd de la surface plancher et la balance à zéro n’est plus possible […] Ça peut se gérer avec une politique du club. Toutes les places de la tribune d’honneur ou de face ne sont pas vendues aux abonnés […] Il y a largement de quoi dire ‘les abonnés qui sont en haut des virages on les décale sur le bord des tribunes de face et d’honneur’ […] Techniquement, on peut ne pas démolir le haut des virages […] Mais je ne pense pas que Vinci sera d’accord parce qu’ils ont déjà dit zéro pour gagner le concours […] Régler cela, ça me semble plus simple. Au Stadium de Toulouse, on a fait en 4 tranches, les gens qui étaient dans les virages, ils ont été mis dans la tribune à chaque fois qu’il y avait des trucs. Et à la fin le club les a laissés […] Entre les vendre 35€ quelques fois et à un abonné tout le temps… ».

Pour ce qui est de l’échéance, le cabinet Ferret doit donner son rapport le 10 mars, « parallèlement il y a des ateliers, des réunions à thème avec les riverains, les clubs et associations diverses et les commerçants. Il doit y avoir une décision définitive du maire d’arbitrage des choix, le 15 mai et le 6 juin c’est présenté au conseil municipal ou pas si jamais il y a trop de demandes, il dira ‘on ne peut pas le faire car il n’y a pas d’équilibre financier’ parce que lui ne mettra pas un euro […] Après l’ensemble des travaux c’est 3 ans parce que par exemple il faut construire le gymnase au niveau du fronton avant de démolir l’autre pour éviter que cela empêche les gamins d’aller à un truc et cela commencerait en 2017 ».