Laurent Marti : « J’aime bien que l’on soit dans la méritocratie et que ceux qui travaillent bien soient récompensés »
Invité sur les antennes de TV7, pour participer à l’émission Top Rugby, le président de l’UBB, Laurent Marti, s’est confié sur l’épineuse question du salary cap, un débat qui revient souvent ces derniers temps :
« On est arrivé à un certain équilibre, qui nous donne une avance sur le rugby anglais, qui nous met derrière le rugby japonais, mais contre lequel on ne peut pas lutter. J’ai envie de dire que le salary cap doit être basé sur l’économie réelle du rugby. Certains club vont opposer qu’il y a un déficit global, mais tous les clubs ne font pas de déficit. Une poignée de club font un très lourd déficit, le reste, soit commence à générer des bénéfices, ce qui est le cas de l’UBB, de La Rochelle, de Bayonne, de Toulouse, d’autres s’en rapproche. Baisser le salary cap à un moment où le rugby bas des records en termes d’audiences télé, en côte d’amour auprès des français, dans les stades en termes de spectateurs, ça ne me paraissait pas tellement logique. J’ai dis à la Ligue qu’il fallait arrêter de niveler vers le bas, même si à un moment donné j’étais le premier à dire que le salary cap était trop élevé et qu’il fallait faire en sorte de le respecter. Mais il a été réduit ».
Il s’est aussi prononcé sur la question des crédits liés aux internationaux, qui peuvent permettre à certains club d’augmenter substantiellement leur masse salariale :
« Il a été dit que le Stade Toulousain a une masse salariale qui est bien plus importante que les autres clubs parce qu’ils ont beaucoup plus d’internationaux. Un président de club a proposé de plafonner. Je ne me suis pas trop prononcé, parce que j’aime bien que l’on soit dans la méritocratie et que ceux qui travaillent bien soient récompensés. Après, les autres clubs, on se tient tous dans un mouchoir de poche en termes de salary cap. La deuxième plus grosse masse salariale autorisée, c’est La Rochelle, puis Bordeaux, puis Clermont, qui bénéficie d’un système de sauvegarde de la Ligue du temps où ils avaient beaucoup d’internationaux et qui sans avoir d’internationaux ont donc paradoxalement la quatrième masse salariale possible, très proche de celle de l’UBB. Puis suivent Toulon, Racing 92, Stade Français, Montpellier. Il n’y a que Vannes et Perpignan qui ont une masse salariale un peu éloignée de l’ensemble des clubs de Top 14. Je pense qu’il vaudrait mieux que nous réfléchissions à comment nous développer sur le plan géographique où la Ligue n’a pas fait son travail ces dernières années et c’est le enjeu du rugby professionnel demain. Développons nous sur le plan géographique, cela aura pour conséquence d’avoir plus de partenaires, des médias qui auront une couverture plus large et surtout beaucoup plus de licenciés. On sait que quand une région est menée par un club de rugby professionnel avec des résultats, on amène tout un tas de jeunes filles et de jeunes garçons dans notre sport et c’est l’objectif ».