Invité de l’émission Au Cœur de la Mêlée, diffusée sur Sud Radio, le directeur de la performance de l’Union Bordeaux-Bègles, Thibault Giroud, a pris le temps d’expliquer en détail les coulisses de son travail. Souvent perçu comme une mécanique discrète mais essentielle au rendement d’une équipe de haut niveau, l’art de planifier une saison de Top 14 repose sur une multitude de paramètres : gestion de la charge, adaptation permanente, différences entre le travail en club et en sélection… Autant de sujets sur lesquels le préparateur physique international a apporté un éclairage précis et sans détour. Il s’est notamment exprimé sur la manière dont il construit la programmation de l’entraînement au fil d’une longue saison de championnat :

“Tu ne peux pas travailler pareil en Top 14 qu’en sélection, où on a toujours des joueurs disponibles. Quoi qu’il arrive, on aura 42 joueurs et ce sont les meilleurs joueurs du championnat donc on a forcément une homogénéité assez grande dans l’effectif au niveau du maintien des intensités. En club, c’est différent, on doit faire avec l’effectif que l’on a, tout le monde n’est pas à la même page et dès que l’on pète de joueurs cadres, il faut avoir une grosse faculté d’adaptation. Sur la programmation de l’entraînement et la périodisation, je vais avoir une périodisation de planifiée, mais avec deux trois scénarios à l’intérieur, parce que tous les facteurs de performances que l’on rencontre chaque semaine, avec les blessures, les matchs perdus… font qu’il faut s’adapter. Vu la longueur des saisons, on ne peut pas faire le même travail que l’on fait en équipe de France parce qu’on n’a pas le temps et que l’on doit développer les joueurs très vite. Sur dix mois, c’est différent, on a des saisons très longues et des joueurs qui sont uniquement dans le maintien de qualités et d’autres qui sont dans le développement. On a un groupe de joueur qui est uniquement dans le maintien, parce que si on veut les avoir le week-end, on ne peut pas se permettre de les péter la semaine, c’est très compliqué. Il y a une adaptation plus importante en Top 14 et une gestion de la programmation d’entraînement, qui est vraiment différente de ce que l’on peut avoir en sélection”.