David Gérard : “Je n’étais pas prêt pour jouer à ce niveau-là. Je me retrouve titulaire au premier match de championnat, à Auch. C’était l’enfer”

Interrogé par Var Matin, l’ancien deuxième ligne du CABBG, David Gérard, est revenu avec beaucoup de franchise sur ses premiers pas sous les couleurs du club béglais. Arrivé très jeune en Gironde après avoir été formé à Toulon, il a rapidement été confronté aux exigences du haut niveau, dans un contexte loin d’être évident pour un joueur encore en phase d’apprentissage. Entre opportunités précoces, choc de maturité et adaptation accélérée, il raconte une période aussi difficile que formatrice, qui a profondément marqué la suite de sa carrière.
“Il y a eu des blessures à mon poste et j’ai tout de suite commencé à jouer. C’est ce qui m’a mis le pied à l’étrier. Mais ça a été très dur. Au début, j’en ai chié comme jamais. Le nombre de fois où j’ai appelé ma mère en pleine nuit parce que je voulais rentrer à la maison… J’ai switché le jour où j’ai compris que je n’avais pas d’autre choix que d’évoluer. Je n’étais pas prêt pour jouer à ce niveau-là. Je me retrouve titulaire au premier match de championnat, à Auch. C’était l’enfer. Je me dis : ‘Qu’est-ce que je branle là ?’. Puis, je me retrouve à Dax en train de me choper avec Pascal Béraud, que je regardais à la télé. Tout le monde l’appelait Guy Degrenne parce qu’il mettait des fourchettes qui t’arrachaient les yeux. Quand je lui foutais des taquets, j’avais l’impression de frapper du fer forgé. Mais lui, dès qu’il frappait, il faisait mal, ce con (il éclate de rire) ! Je n’étais pas invité. D’ailleurs, j’ai vu la différence quand je suis allé en équipe de France U20. J’avais l’impression de jouer avec des enfants. Tous ces coups pris en peu de temps m’avaient fait grandir”.
