David Gerard : “Le RCT devra mettre une pression exacerbée sur les Bordelais. Il faut leur sauter à la gorge et les empêcher de développer leur jeu de vitesse et de contournement”

     

    Interrogé par Var Matin, l’ancien deuxième ligne du CABBG, David Gérard, a replongé dans ses souvenirs au moment d’évoquer son retour au Stade Mayol sous les couleurs béglaises. Un épisode forcément chargé en émotions pour celui qui a été formé au Rugby Club Toulonnais et qui a porté le maillot du CABBG après avoir quitté son club de cœur très jeune. Revenir à Toulon, dans une enceinte aussi symbolique que Mayol, représentait un moment fort de sa carrière, mais aussi une épreuve personnelle marquante, tant l’accueil réservé par une partie du public varois avait été difficile à encaisser :

    “Ça avait été un moment assez compliqué. En entrant sur la pelouse pour m’échauffer, je m’étais fait insulter par toute une tribune. Qu’on se fasse huer parce qu’on était Bègles, ça avait du sens. Mais se faire insulter comme ça alors que j’étais plus toulonnais que 99 % des gens de la tribune… Ça m’avait fait beaucoup de mal. J’étais ‘Gérard le traître’, le capitaine des Juniors qui s’était barré. À la fin, même si on avait gagné le match, je ne ressentais pas d’esprit de revanche. J’étais juste triste d’avoir vécu ça alors que j’avais fait venir toute ma famille”.

     

    Toujours très attentif à l’actualité du rugby hexagonal, David Gérard a également livré son analyse de la rencontre à venir entre le RC Toulon et l’Union Bordeaux-Bègles, prévue ce dimanche. Fort de son expérience et de sa connaissance des deux clubs, il a détaillé les clés du match selon lui, notamment sur le plan de l’engagement et de la stratégie à adopter pour contrer les forces bordelaises :

    “Le RCT devra mettre une pression exacerbée sur les Bordelais. Il faut leur sauter à la gorge et les empêcher de développer leur jeu de vitesse et de contournement. Sinon, tu ne fais plus que leur courir après et ça devient très compliqué. Leur ligne de trois-quarts va à 2000 à l’heure, donc il ne faut pas la nourrir de munitions. Ce sera un match de conquête et de rucks, où il s’agira de ralentir les ballons au maximum et de leur opposer un style. Tu ne peux pas leur ressembler. Il ne faut pas. Si tu veux faire du Bordeaux, ils seront meilleurs que toi. Donc, il faut accepter ce que Toulon est. C’est ce style-là qui peut gagner. Mais il va falloir faire un match dantesque”.