Marti : “Je garde comme un traumatisme des premières années”

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    Dans le supplément de Sud-Ouest, réalisé pour les 10 ans du club, Laurent Marti, le président de l’UBB, revient sur les moments difficiles qu’il a traversé lors de ses débuts à l’UBB : « Je garde comme un traumatisme des premières années […] La première année, ça a été l’insouciance. Le début de la deuxième année, j’ai compris que j’étais dans la nasse. J’étais entouré de gens sympas, certains aimaient viscéralement le club. Mais il y avait une expression qui revenait sans cesse ‘Bon courage !’ […] La deuxième année, j’avais accéléré au niveau du budget et du recrutement, et j’ai compris que j’allais perdre une fortune. La troisième année, rien ne décollait. Je n’arrivais pas à faire prendre conscience aux collectivités, aux gros annonceurs, aux entreprises, que cela valait le coup d’aider un club comme celui-là. J’ai alerté les décideurs, qui ne bronchaient pas beaucoup. Et donc j’ai dit que je démissionnerais. Les médias nous ont vraiment aidés. À l’époque, Laurent Courbu, le président de la CCl, s’est levé le premier. Alain Rousset lui a emboîté le pas, d’autres ont suivi. Mais cela ne suffisait pas […] J’étais en souffrance. Grâce à cette mobilisation, on avait réussi à récolter 550 000 euros d’engagement sur trois ans. Mais je perdais 1 million par saison. J’ai été seul dans ce bureau face à moi-même. Fonfon Miralles attendait devant la porte. La presse attendait dehors ma décision. Il fallait arrêter. J’ai donc envoyé un mail à tous les membres du comité d’administration pour les remercier de leur soutien et les prévenir que j’arrêtais à la fin de la saison. Et, tout à coup, j’ai reçu un coup de fil d’Alain Rousset qui me disait ‘Laurent, ne partez pas, je serai avec vous’. Cela m’a fait vaciller. Dans la foulée, j’ai eu un appel d’un nouveau partenaire. Alors, je suis sorti du bureau. J’ai vu Fonfon et je lui ai dit ‘Je continue’. On avait du mal à faire comprendre que le rugby était important dans cette ville. Et pourtant, en organisant UBB-Agen à Chaban, où l’on avait fait venir 20 158 personnes, j’avais eu la preuve que cela pouvait marcher ».