Interrogé lors de son passage sur les antennes de Sud Radio, le président de l’UBB, Laurent Marti, est revenu sur la nécessité de contrôle l’envolée financière du rugby : “Quand à un moment donné la plupart des clubs sont en déficit, ça veut dire que votre économie est complètement déséquilibrée. On vit au-dessus de nos moyens parce que nos charges sont perpétuellement supérieures à nos produits. Les joueurs gagnent bien leur vie, tant mieux, si c’est parce qu’il y a plus de partenaires, de publics, de droits télés, ils en sont les acteurs principaux, c’est normal que ça leur revienne. Mais là ce n’était pas le cas et c’était le premier problème. Ensuite, j’ai toujours peur que le trop d’argent nous fasse perdre nos valeurs. On sait tous pourquoi on aime le rugby. Même ceux qui n’y ont pas joué, qui arrivent de l’extérieur et qui découvrent ce sport, à 90% tombent amoureux. On aime cette déconne. C’est sérieux sans se prendre au sérieux, ça s’agresse mais après ça boit un verre. J’ai joué il y a 20 ou 30 ans et je vois encore à peu près les mêmes réflexes. Le rugby n’est pas devenu pourri. Il est devenu professionnel, il y a plus d’argent, mais il faut faire attention. Pour moi, il ne faut pas aller plus loin. Je n’ai pas fait que parler, je me suis battu fort à la Ligue pour qu’on limite le salary cap, et contre le marquee player il y a deux ans (cette règle qui permet de ne pas intégrer les deux joueurs les mieux payés dans la masse salariale d’un club, ndrl). Je ne suis pas forcément contre le fait qu’il y ait des marquee player, mais c’est une manière déguisée d’augmenter encore notre salary cap. Et puis si un club de rugby a besoin d’avoir deux vedettes qui gagnent 3 millions d’euros, quand celui d’à côte gagne 30000 euros. Pour moi c’est allé trop loin. Peut-être que cette crise permettra de revenir à des choses plus équilibrées. Je pense que c’est souhaitable pour notre sport. Il faut que l’on fasse attention à nos jeunes joueurs“.