Jefferson Poirot : “J’avais comme l’impression que j’aurais du mal à me projeter sur les quatre années suivantes. Je sentais que je n’avais plus la même motivation”

Interrogé par l’Equipe, notre pilier gauche, Jefferson Poirot, est revenu sur sa décision d’arrêter sa carrière en équipe de France : “Ma décision d’arrêter l’équipe de France n’est pas un coup de tête. Elle a mûri depuis la fin de la Coupe du monde. Le Mondial au Japon a été un moment magistral dans ma vie. Le mot est fort, mais il caractérise parfaitement ce que j’ai vécu. Ça a été immense. Immense sportivement, immense humainement, immense émotionnellement. Quand la compétition s’est terminée, quelques minutes après le coup de sifflet final (défaite face au pays de Galles, 19-20, en quart de finale), j’ai ressenti un vide. Ça s’est fait en une fraction de seconde. Les quatre années que je venais de vivre ont été très éprouvantes, j’avais fait de nombreux sacrifices et j’avais comme l’impression que j’aurais du mal à me projeter sur les quatre années suivantes. Je sentais que je n’avais plus la même motivation. Tout de suite, je pense à mettre fin à ma carrière internationale. J’en parle à ma femme, à quelques amis proches. Mais je me dis aussi que la déception et l’émotion de l’élimination priment sans doute. Que je dois me laisser le temps de la réflexion. Est-ce une réaction à chaud ? Je me donne jusqu’au Tournoi. Je suis même plutôt optimiste en me disant qu’avec la nouvelle génération qui arrive, on va repartir sur du positif et que ma motivation sera relancée naturellement. Je voulais voir, en avoir le cœur net. Au final, je sens que ma motivation n’est pas au maximum. Je me suis toujours promis de venir en équipe de France à 100 %, de ne pas mentir. Les Bleus, c’est le Graal. Je ne veux pas y aller juste pour prendre ma cape et ma prime“.
