Jefferson Poirot : “Ne pas être nommé capitaine m’a laissé une certaine liberté. Au final, c’est même un soulagement”

Interrogé par l’Equipe sur sa décision de prendre sa retraite internationale, notre pilier gauche, Jefferson Poirot, reconnait qu’il espérait que les responsabilités qu’il aurait pu avoir en équipe de France suffisent à le remotiver : “Je comptais sur ces responsabilités pour me remotiver. Je voulais me persuader que c’était possible. C’était sans doute une façade. Au moins, j’ai vécu ce Tournoi et je suis au clair envers moi-même“.
Il reconnait par ailleurs que le fait de ne pas être nommé capitaine du XV de France, a facilité sa décision : “J’aurais été dans une trappe ! (il sourit) Je n’aurais pas pu arrêter. Le capitanat est une lourde responsabilité. Dans l’état où j’étais, je pense que ça aurait été horrible d’assumer cette fonction. J’aurais été tiraillé entre mes pensées d’avant Tournoi et la volonté et la fierté de guider cette équipe. J’aurais été porté par la fonction. Pour l’avoir été pendant la Coupe du monde (face au Tonga), c’est génial. Mais la pression est immense. Je parlais d’usure : si, dès la première année, tu es déjà un peu cramé mentalement, je ne sais pas dans quel état tu termines quatre ans plus tard. Il faut être frais, ce qui est le cas de Charles. Ne pas être nommé capitaine m’a laissé une certaine liberté. Au final, c’est même un soulagement. C’est à la fois fort et triste de dire ça. Mais c’est la vérité“.
