Rémi Lamerat : « C’est le marché qui veut ça, mais aussi un challenge en tant que vigneron, pour gagner ma légitimité et essayer de faire des choses un peu différentes »

 

Invité du podcast de Sud-Ouest, les Quatre Saisons du Vin, notre trois-quarts centre, Rémi Lamerat, s’est confié sur les différents cépages présents sur sa propriété : « J’aime bien dire que l’on n’est pas parti de zéro parce que la famille Guillot était une famille où on sent qu’il y a le savoir-faire vigneron qui était très présent parce que l’on a récupéré des vignes dans un état fantastique, mais il n’y avait rien d’autre autour. On s’est attaché à vraiment travailler sur l’outil de production et on a un peu laissé faire la vigne, en amenant petit à petit certaines plus-value, ce que l’on pense pouvoir être des plus-values, à savoir le démarrage d’une conversion bio dès cette année. J’ai été chanceux avec les conditions climatiques, tout c’est très bien passé. On croise les doigts pour les deux prochaines années, pour espérer rentrer la conversion d’ici là. J’ai 10 hectares et demi, exclusivement merlot et cabernet sauvignon. Nous avons travaillé dès le printemps dernier sur un projet de sur-greffage de deux hectares environ, où nous avons modifié l’encépagement en procédant au greffage d’un bourgeon d’une variété sur un pied déjà en place, ce qui nous a permis d’avoir du cabernet franc. Il y a une parcelle où on est parti sur des choses un peu plus authentique, on a greffé deux variétés anciennes du Bordelais, qui sont le Castets et le Bouchalès, une variété du Sud-Est, un cépage hybride, qui est le Marselan, qui pour moi fait de superbes vins et qui a certaines qualités dans l’idée de ce réchauffement climatique et un peu de muscat petits grains, pour travailler sur des blancs de macération type vin orange et essayer de proposer des choses un peu différentes. On proposera du vin de France, on est très équilibré entre la fierté et le chauvinisme d’être à Bordeaux et de faire partie d’une génération qui va essayer de redorer un peu l’idée du petit Bordeaux et aussi l’idée de partir sur quelque chose où on n’est pas pieds et mains liés par un cahier des charges trop précis. C’est le marché qui veut ça, mais aussi un challenge en tant que vigneron, pour gagner ma légitimité et essayer de faire des choses un peu différentes« .