Christophe Laussucq : « Le Stade Montois, sur les quinze dernières années, c’est le meilleur club rapport qualité-prix professionnel de France »
Invité de One 2 Trillo, sur la chaîne Youtube du journaliste Sud Radio, François Trillo, notre entraîneur de la défense, Christophe Laussucq, est revenu sur son expérience à Mont-de-Marsan : « C’est difficile de comparer les expériences. Les contextes sont tellement différents. J’ai entraîné Brive, Paris, Mont-de-Marsan, Agen. Ce sont des périodes et des contextes qui sont tellement différents, des effectifs tellement différents, des objectifs tellement différents. Ce qui est frustrant quand on est entraîneur, c’est que souvent on arrive avec un effectif que l’on n’a pas choisi, que l’on n’a pas forcément les moyens dont on a besoin, qui ne sont pas forcément en corrélation avec les objectifs que l’on nous donne. Ma période à Mont-de-Marsan, là où elle a été plaisante et agréable et c’est pour ça que j’y suis resté, c’est que les objectifs qui étaient les notres, étaient tout à fait atteignables par rapport aux moyens tout à fait modeste du club. Je n’avais pas un président qui me tapait dessus dès que l’on perdait. parce qu’à l’époque on était peut-être la dixième masse salariale. On avait un contrat qui était sain. Je pense que les dirigeants et le président savaient que je faisais de mon mieux avec les problématiques, les contraintes et aussi les atouts du club, qui nous permettait par de la formation, par un état d’esprit un peu particulier, d’atteindre des objectifs qui étaient plutôt bons, mais réalisables. J’ai passé de très bonnes années à Mont-de-Marsan, parce que le club était agréable, mes relations avec les dirigeants saines. J’avais un ou deux joueurs que j’adorais, avec qui le courant passait, qui ont été renouvelés. On a intégré des jeunes qui réussissent encore aujourd’hui. C’est une forme de fierté. Bien sûr, on a échoué quatre fois proche de la montée, c’est forcément un échec. On a perdu une fois d’un point une finale d’accession, en plus de manière pas mérité. Il y a forcément une frustration mais le retour c’est six saisons heureuses. Je suis heureux de voir que quatre-cinq ans après mon départ, le club fait encore partie des épouvantails de Pro D2 avec toujours un des plus petits budgets, une des plus petites masses salariales. Sur les quinze dernières années, c’est le meilleur club rapport qualité-prix professionnel de France. C’est un club qui est peut-être sous-médiatisé, pas jugé à sa juste valeur, mais c’est incroyable ce que fait ce club qui est tout les ans dans les 20 meilleurs français avec 5 ou 6 millions de budget. Il fait monter des Cadets, des Juniors, avec des recettes d’une autre époques, des joueurs qui partent tous les ans et sans arrêt un renouvellement. C’est un club qui va encore se qualifier cette année en Pro D2, qui a fait encore une finale de Pro D2 il y a deux ans, qui a perdu, qui n’est pas monté en Top 14 parce que la marche est quand même élevée. Pour moi ce qui se fait à Mont-de-Marsan, c’est exceptionnel. Tout le monde s’en fout de Mont-de-Marsan parce que ce n’est pas un endroit très fun. Je m’étais engueulé avec Canal parce qu’on était télévisé 5 fois quand d’autres clubs dans des endroits un peu plus fashion étaient télévisés 15 fois mais moins bien classés que nous. Mais je pense que c’est un club qui est très sous-évalués« .