Laurent Marti : “C’est à nous de travailler encore mieux, d’avoir encore plus d’internationaux et beaucoup plus de crédits salary cap”
Invité de l’émission, Les Vraies Voix du Rugby, sur les ondes de Sud Radio, le président de l’Union Bordeaux-Bègles, Laurent Marti, s’est confié sur le développement de son club depuis sa création :
“On a mis du temps à se construire parce qu’on est reparti, il y a 17 ans, du fin fond de la Pro D2, avec des infrastructures qui sont aujourd’hui des infrastructures de Fédérale. C’était long et fastidieux. On a eu des années où l’on a perdu pas mal d’argent et même si je suis à la tête d’une société qui tourne bien, on n’est pas Michelin. Ce n’était pas évident, il a fallu y aller étape par étape. On a toujours été confronté au début de notre histoire à un budget pas assez important et le besoin de surperformer. On a d’ailleurs toujours plutôt surperformé parce que l’on a travaillé dur, parce que l’on a fait attention au moindre euro, parce que l’on a négocié dur avec les joueurs.
Sur le plan économique, le club de l’UBB se porte très bien, aidé par un public présent en nombre pour les matchs à domicile :
On arrive à un stade où économiquement, ça se passe très bien. On a optimisé notre partenariat, notre public, on a la chance d’avoir un public très nombreux, mais aussi d’avoir un grand stade, encore faut-il le remplir, ce n’est pas évident. Maintenant, on a vu le classement des budgets et des masses salariales, qui sont capés mais dont on peut aller au-delà, en fonction du nombre d’internationaux que l’on a. Malheureusement, on a été pas mal sollicité, mais dans la liste qui donne droit à du crédit salary cap supplémentaire, on s’est retrouvé un peu coincé avec pas tant de joueurs retenus que ça. Ca veut dire que même si on se développe bien économiquement, si on n’a pas la possibilité d’augmenter ta masse salariale, en fonction des règlements, tu te retrouves un peu coincé. Mais c’est à nous de travailler encore mieux, d’avoir encore plus d’internationaux et beaucoup plus de crédits salary cap”.
Il est aussi longuement revenu sur la question du salary cap et des crédits pour les joueurs internationaux :
“C’est difficile les règlements de la Ligue parce que chaque président, et c’est normal, moi le premier, quand on fait une proposition de nouveau règlement, si ça ne va pas trop nuire à ton club. Il faut trouver une espèce d’intérêt général. Il y a aussi des choses qui ont été votées parce que sur le moment on n’avait pas bien anticipé les conséquences qu’elles pouvaient avoir. Il y a quand même un consensus au niveau du rugby professionnel français, qui est remarquable, qui est de faire jouer la solidarité et de faire en sorte que les écarts ne se creusent pas trop. Ils se sont un peu creusés, mais naturellement parce que le Stade Toulousain a creusé l’écart avec les autres, mais parce qu’il a bien travaillé. Il n’a pas volé ses millions.
Au sujet du salary cap certains présidents souhaitaient le voir baisser, mais pour sa part ce n’était pas son souhait :
Il y a des présidents qui ont appelés de leurs vœux une baisse du salary cap, mais moi je m’y suis plutôt opposé. D’autres ont dit qu’il fallait caper, on peut caper, mais il ne faut pas trop nuire à la méritocratie. Il y a une réflexion qui est en train d’être menée et mes très bonnes relations avec Didier Lacroix font qu’on la mène ensemble en marge du bureau, de manière à ce que les intérêts de tout le monde soient préservés, mais que l’on fasse en sorte que le rugby français permette à chacun de pouvoir exister au plus haut niveau”.