Guy Accoceberry : “Il ose des choix assez surprenants, que personne n’oserait faire et pratiquement à chaque fois ça marche”

    Invité cette semaine de l’émission 100 % UBB, diffusée sur les ondes d’ICI Gironde, Guy Accoceberry, ex-demi de mêlée du CABBG et ancien international français, est revenu longuement sur la défaite du XV de France face à l’Afrique du Sud au Stade de France, en ouverture de la tournée d’automne. Avec son regard d’ancien joueur et d’observateur averti, il a notamment évoqué les aspects stratégiques de la rencontre et le coaching audacieux mené par le manager des Springboks, Rassie Erasmus, reconnu pour ses choix tactiques souvent atypiques mais redoutablement efficaces :

    “On le dit souvent dans le jargon rugbystique, pas de mêlée, pas de victoire. Je ne vais pas dire que la mêlée française s’est faite emportée, mais elle s’est bien faite bouger. La touche sud-africaine a fait un 14/14, elle a été excellente. La France a été bonne dans ce secteur, mais elle perd un ballon sur une pénaltouche, un lancer à moins de 10 mètres de la ligne sud-africaine, elle va chercher un fond de touche et elle se fait intercepter le ballon. Il y a une perte de balle, mais très importante parce que c’est une occasion d’essais. Les Sud-Africains ont été plus pragmatiques, plus costauds. Ils nous ont fait mal. Ça m’a refait penser au quart de finale de 2023, où dans les 20 dernières minutes, les Sud-Africains passent sur l’équipe de France. Ça a été pareil samedi soir qu’il y a deux ans. C’est une victoire méritée, mais c’est dommage parce que la première mi-temps avait quand même été de bonne facture. On a vu de belles choses mais l’équipe s’est délitée. Mais au niveau du coaching, des choix, Erasmus reste un stratège, j’adore. Les choix qu’il ose faire et ce n’est pas la première fois, il ose des choix assez surprenants, que personne n’oserait faire et pratiquement à chaque fois ça marche. Bravo à lui. Il avait aussi su le faire en Coupe du Monde, où il sort son numéro 10, Libbok, contre nous en quart de finale, à la 25ème parce qu’il rate son début de match, pour faire rentrer Pollard et qu’il y ait plus de jeu au pied précis. À se demander s’il n’anticipe pas les événements, parce que le week-end dernier face au Japon, il avait fait rentrer en troisième ligne le trois-quarts centre, qui joue aux Harlequins, André Esterhuizen, et là il a joué toute la seconde mi-temps troisième ligne. Il a fait le choix de continuer à jouer à huit devant et six derrière. Je crois que c’est même lui qui marque sur le premier ballon porté. À la Coupe du Monde, il avait fait jouer un troisième ligne talonneur. Il fait des choses incroyables à ce niveau. On se dit que ça ne peut pas réussir, mais ça réussit”.