Xavi Quijano : “À l’arrivée, il faisait tout : il était capitaine, il marquait les essais, il gérait le jeu au pied et il tapait les pénalités (rire)”

Interrogé longuement par Midi Olympique, Xavi Quijano, ancien partenaire de notre demi de mêlée international Maxime Lucu à l’époque des Cadets de l’Entente de la Nivelle, a partagé de nombreux souvenirs sur celui qui est devenu aujourd’hui un cadre du rugby français. L’ancien coéquipier a notamment évoqué le tempérament de compétiteur du Bordelais, un trait déjà très marqué dès son plus jeune âge :
“Je n’ai pas joué avec Charles mais tout le monde me parlait de sa haine de la défaite. C’était connu ici (rire). Je me demande si ce n’était pas pire pour Maxime. C’était un compétiteur hors pair, un gagneur inimaginable. Il s’imposait une telle exigence. À l’entraînement, il était toujours le premier. Au moindre toucher, il fallait gagner. Même quand on faisait un jeu dans le bus et que la défaite était proche, c’était interdiction de perdre : il ne voulait rien lâcher et aller jusqu’au bout. Pareil sur le terrain. J’ai encore en mémoire un derby très mal engagé contre Cambo. L’entraîneur lui a dit : ‘Allez Maxime, accélère !’ Dans les dernières minutes, il a joué une pénalité à la main dans les cinq mètres et fait un cadrage-débordement sur l’arrière pour marquer en coin. Puis, il fallait réussir la transformation pour gagner. Et il l’a mise”.
Au fil de l’entretien, Xavi Quijano a également raconté combien Maxime Lucu s’imposait déjà comme un véritable meneur de jeu et de groupe, bien avant d’atteindre le plus haut niveau. Selon lui, le demi de mêlée possédait naturellement cette aura et cette capacité à fédérer autour de lui :
“Max est un leader né. Il était notre capitaine, personne d’autre ne pouvait l’être. Je me souviens d’un tournoi à Larressore. Je ne le connaissais pas trop encore et lui jouait à la pelote le matin. On me répétait : ‘Tu vas voir avec Maxime Lucu cet après-midi’. On avait été bons, mais sans être transcendants. Il est arrivé pour les phases finales et il a mis tout le monde d’accord. C’était le patron, le mec vraiment au-dessus, mais avec une telle humilité. Il ne voulait pas mettre la lumière sur lui. Il n’était pas du genre à dire : ‘Je suis le meilleur de l’équipe’. Au contraire, s’il pouvait faire briller les autres, il le faisait. Il venait toujours te glisser un mot sympa ou te mettre la main sur l’épaule pour t’aider à relever la tête. Tout le groupe le suivait, il nous dirigeait sur le terrain. Le paradoxe, c’est que, malgré ce côté très porté sur les autres, c’est lui qui sortait toujours du lot. À l’arrivée, il faisait tout : il était capitaine, il marquait les essais, il gérait le jeu au pied et il tapait les pénalités (rire)”.

