À l’aube d’un nouveau chapitre de sa carrière, Hugo Reus s’apprête à tourner la page montpelliéraine pour rejoindre l’Union Bordeaux-Bègles à l’issue de la saison, avec un passage par Perpignan pour quelques mois. Un choix fort, assumé, mais qui n’a pas été sans conséquences sportives pour le jeune demi d’ouverture, dont le temps de jeu s’est considérablement réduit depuis l’annonce de son départ. Interrogé par L’Équipe, le futur joueur de l’UBB est revenu avec sincérité sur cette période délicate, marquée par la frustration mais aussi par une volonté intacte de continuer à progresser.

“Ca me laisse un goût amer. Les coaches avaient parié sur moi pour cette année. Mais quand je leur ai annoncé que je signais à Bordeaux pour 2026, forcément eux aussi ont été déçus. Alors, ils m’ont prévenu qu’à un niveau égal, celui qui serait susceptible de rester l’année prochaine jouerait. Apparemment, je n’étais pas nettement meilleur que les autres et ça explique les décisions d’un si maigre temps de jeu à la mi-décembre. C’est dommage car je me sentais de mieux en mieux. C’est d’autant plus dur. On a l’impression de remonter la pente et finalement on reprend un coup derrière la tête”.

Lucide et mûri par les épreuves, le jeune ouvreur a également pris le temps d’analyser cette période compliquée, entamée après son départ du Stade Rochelais et prolongée à Montpellier. Une traversée du désert qu’il estime aujourd’hui formatrice, tant sur le plan humain que sportif.

“J’ai l’impression d’avoir gagné énormément d’expérience. C’est aussi une force. À 21 ans, j’ai vécu des hauts et un très gros bas. On se demande pourquoi ça nous arrive et pourquoi maintenant. Il y a forcément un sentiment d’injustice. Au début on ne comprend pas forcément le choix des coaches mais il faut aussi se regarder dans une glace et se dire qu’il y a d’autres façons de penser. Cette période difficile ne sera que bénéfique par la suite. Je n’ai pas perdu de temps, j’en ai même gagné”.