Le message d’adieu de Madaule aux supporters

 

Après avoir disputé son dernier match sous les couleurs de l’UBB et avant de rejoindre le club du Stade Toulousain, notre 3ème ligne, Louis-Benoît Madaule a tenu à adresser un message d’adieu aux supporters de l’UBB sur sa page Facebook :

« Difficile d’oublier de si beaux moments et de quitter ce club, cette ville le cœur léger.

Si ce départ je l’ai souhaité, je suis néanmoins sincèrement triste de quitter Bordeaux. Mais je ressens le besoin de découvrir un nouvel horizon et de me mettre en « danger ». Malgré tout, je suis fier d’avoir représenté ce club aux quatre coins de France et en Europe, d’avoir disputé 6 années en Top 14, sans connaitre le goût amer d’une descente. Le sentiment du devoir accompli en quelque sorte.
Cette dernière saison n’a pas été évidente à titre personnel. J’ai connu de grandes joies comme d’immenses peines. Et pas seulement sportives.
Je n’ai pas l’habitude de m’étendre dans les médias ni de communiquer outrageusement. Mais à cette occasion, je souhaite rendre hommage notamment à deux personnes qui me sont chères et qui ont malheureusement disparu en 2017. Deux grands hommes qui m’ont inculqué les valeurs du rugby, que je partage à mon tour aujourd’hui.
De Jacques Bon, mon oncle, je garde les souvenirs des repas d’après match à « La Grillade », à Castres. Les odeurs des bons plats de Christine, sa femme. Mais aussi des sacs d’entraînement remplis des shorts et maillots de mes idoles de l’époque au RCNM et la joie et le bonheur que cela procurait chez le gamin de 14 ans que j’étais.
J’ai été baigné dans cette culture rugby en écoutant les nombreuses anecdotes castraise ainsi que les récits épiques des confrontations narbo-biterroise. Tout un programme !
Patrick Salas était lui mon professeur de musculation lorsque j’étais un jeune joueur à Narbonne. Précurseur et visionnaire dans ses méthodes de travail, il n’a cessé de m’inculquer ce qu’il appelait « la qualité du mouvement ». Un exemple d’humilité et de professionnalisme qui m’a donné les clés pour accéder au monde professionnel.
Je lui vouais une grande admiration, notamment dû au fait qu’il a fait partie de la première équipe de France victorieux chez les néo-zélandais le 14 juillet 1979. La légende autours de ce match m’a été contée à de nombreuses reprises sous les tribunes d’Egassiairal .
J’aimerais également chaleureusement remercier nos supporters. A Moga, Chaban Delmas où à l’extérieur, votre soutien sans faille et votre ferveur nous aura sorti de mauvais pas à bien des occasions. Tout comme les bénévoles, qui participent activement à la vie du club et à son bon fonctionnement. Leur dévouement et leur amour du club est irremplaçable.
Merci à mes coéquipiers, à tous ceux avec qui j’ai eu la chance de pratiquer ce sport noble et connaître tous ces bons moments de partage. Grâce à eux, j’ai découvert de nouvelles cultures et tous ont contribué à mon ouverture d’esprit. Merci également au président, aux différents staffs ainsi qu’aux nombreux partenaires du club.
Six ans. Six belles années durant lesquelles je suis devenu capitaine d’un club ambitieux mais toujours convivial, mari d’une femme d’exception et père de mon premier enfant.
Six années durant lesquelles j’ai grandi, évolué, au même titre que l’UBB.
Un club à qui je souhaite le meilleur et que je remercie pour la confiance qu’il a placé en moi. Je n’oublierai pas Moga et ses âpres combats ni les ambiances survoltées de Chaban. Je ne vous oublierai pas.
Nous ne sommes que de passage. Il est donc temps de vous dire au revoir.
Longue vie à l’UBB« .

 

 

Louis-Benoît, merci de ce que tu as apporté à l’UBB pendant 6 saisons et nous te souhaitons le meilleur à Toulouse, en espérant juste que tu ne sois pas trop bon lors que tu retrouveras ton ancien club 😉