Marti : “J’ai l’impression que ce sont des gladiateurs que l’on envoie à la mort”

     

    Dans la longue interview qu’il a accordé au Midi Olympique, notre président, Laurent Marti, est revenu sur son ressenti au sujet de la violence des phases finales cette saison dans notre Top 14, avec entre autres de nombreux joueurs victimes de commotions cérébrales : “J’ai été plus qu’effrayé, j’ai été écœuré. C’est mon goût personnel, mais à part un ou deux matchs, si on est un passionné de rugby, on ne peut pas apprécier. On ne peut pas se satisfaire de l’évolution de ce sport. On ne va pas se mentir. J’ai l’impression que ce sont des gladiateurs que l’on envoie à la mort. Surtout, nous n’avions pas vu ça pendant la saison. Des équipes ont fait des parcours fabuleux, dont je suis admiratif, mais me semble-t-il, en étant plus ambitieuse dans le jeu. La pression des phases finales a durci et surtout fermé le jeu. C’était une recherche, même pas de l’affrontement, mais de l’agression physique quasi-permanente. Donc je ne vais pas pratiquer la langue de bois en vous disant que j’ai apprécié. Non je n’ai pas apprécié, j’ai même été écœuré. C’est affolant le nombre de commotions cérébrales. Je me demande si on a encore le droit d’organiser ça. On a des jeunes joueurs qui ont une vie de rêve, qui font un sport magnifique, qui gagnent énormément d’argent et on leur répète souvent, mais, pour autant, on n’a pas le droit de les envoyer à la boucherie. C’est la responsabilité des présidents et des entraîneurs d’essayer de pratiquer un rugby un peu différent. C’est ce qui se fait ailleurs dans le monde donc c’est possible“.