Dimitri Yachvili : “Je pense qu’il a les 50 mètres dans les jambes. Aux entraînements, on ne va jamais jusque-là, mais je pense qu’il les a”

     

    Dans les colonnes de l’Equipe, l’ancien demi de mêlée international, Dimitri Yachvili, est revenu sur son travail, dans le domaine du tir au but, avec notre demi de mêlée, Baptiste Serin : “Sa frappe est bonne, posée, pas forcée. Quand tu frappes dans ton jardin, dans la cour d’école, tous les jours, tu prends du plaisir. Et après, tu as les aptitudes. C’est primordial de prendre plaisir à taper un coup de pied. J’ai insisté sur l’importance de tout le corps dans la frappe, détailler au maximum la mécanique de toute la chaîne. Il a une bonne base de frappe, mais, au début, il tombait vite dans la facilité tant il a des prédispositions techniques naturelles. J’ai essayé aussi de lui mettre la pression pour la précision, la rigueur et la discipline, même s’il est très intuitif, très mature pour son âge. Je lui ai souvent dit que le travail de tir au but, c’est quotidien, que ça doit être une obsession pour assimiler un geste, pour avoir sa routine, cette sensation, cette vibration que tu ressens dans le corps, et qui fait que tu ressens pleinement que la frappe est bonne. Mais je n’ai pas cherché à modifier cette frappe. Il s’agit juste de lui donner des clés pour garder un geste naturel. Il a une check-list. Si tu enlèves une composante, c’est là où tu te mets en difficulté. Dès que l’arbitre a sifflé et que tu sais que tu vas prendre le tir au but, ça commence. Quant à la distance, je pense qu’il a les 50 mètres dans les jambes. Aux entraînements, on ne va jamais jusque-là, mais je pense qu’il les a. Ce n’est pas qu’une question de musculature et de tour de taille des quadriceps, pas parce que tu fais 80 kg que tu ne les as pas. Je lui ai souvent dit : ‘Va t’étirer’ ! Ce qui compte pour moi, c’est l’élasticité d’un muscle ».