Jefferson Poirot : « Ça a été l’ascenseur émotionnel pendant quarante-huit heures »

 

Interrogé par l’Equipe, notre pilier gauche, Jefferson Poirot, est revenu les suites immédiates de sa blessure au genou, dont une conséquence pour le moins inattendue : « Je m’étais déjà dit : ‘Si je me fais le genou maintenant, c’est foutu’. Ça n’a jamais été un frein pour jouer, mais cette peur remontait à la surface de temps en temps. Quand je rentre aux vestiaires, je croise le docteur qui venait de recoudre Demba (Bamba). Il teste mon genou et me dit : « Les croisés sont en place. » Ça me rassure un peu, mais j’ai du mal à y croire. Le soir, je n’arrive pas à dormir. Je regarde un film, deux films et vers quatre heures du matin, ma femme m’envoie un message pour me dire qu’elle a des contractions et me demande de rentrer au plus vite ! Pourtant, la veille du départ en Irlande, son gynécologue lui avait dit qu’elle n’avait aucune chance d’accoucher pendant mon absence. Ma blessure a dû tout déclencher. Nouveau coup de stress. Je cherche un billet pour rentrer, mais le Dublin-Bordeaux est complet. Heureusement, la Fédération, qui avait affrété un vol, m’a trouvé une place. J’ai rallié Bordeaux le lundi en fin d’après-midi. Le soir à 22 heures, on a filé à la maternité. Ma fille est née le mardi matin à 10h30. À 13 heures, j’avais mon IRM du genou… Le verdict est tombé : ligament latéral interne rompu et opération. Ça a été l’ascenseur émotionnel pendant quarante-huit heures« .