Jean Trillo : « Sur le plan de l’évolution du jeu, on va sur un abêtissement qui risque d’être très dommageable pour la suite du rugby »

 

Invité des studios de France Bleu Gironde, pour l’émission La Mêlée du Lundi, Jean Trillo, champion de France en 1969 contre le Stade Toulousain, est revenu sur les différences entre le rugby de l’époque et le rugby actuel : « Sur le plan physique on a affaire à des joueurs qui n’ont rien à voir avec ce que nous étions. C’est un premier point. Sur le plan de l’évolution du jeu, on va sur un abêtissement qui risque d’être très dommageable pour la suite du rugby. Finalement, cette primauté donnée au physique et à l’engagement, qui exclue un peu la créativité, va nous amener à des stéréotypes… Le métissage était une valeur de la société et le rugby représentait cette valeur là. Le métissage aujourd’hui, il est fait avec des étrangers, qui côtoient des français. Il y a des différences de cultures. Il y a moins de différences physiques et plus de différences de culture. Il me semble que ces différences de culture pourraient avoir une valeur ajoutée alors que quelques fois, c’est justement un inconvénient. C’est une évolution de la société en général. Avant les dirigeants des clubs de rugby étaient surtout des rugbymen. Ils étaient là parce qu’ils avaient une carrière qui ne les avait pas complètement satisfait et ils essaient de compenser. Aujourd’hui, c’est souvent des personnes qui n’ont pas joué au rugby qui prennent la tête d’équipe ou de groupes. Le Stade Toulousain est une exception. Il est repris par des anciens joueurs. Je pense que c’est important. Ça fonctionne car ils sont encore là en train d’insuffler une authenticité par rapport au jeu, qui disparaît par ailleurs, parce que les personnes n’ont pas joué, sauf Laurent Marti, qui a joué aussi. Vincent Merling a joué aussi à La Rochelle« .