Nans Ducuing : “C’est avec ce maillot que j’ai joué la finale de 1991. C’était un de mes premiers matchs, j’étais tout jeune et j’avais encore le poil qui se dresse”

     

    Interrogé par Canal + Sport, notre arrière, Nans Ducuing, revient, non sans son humour habituel, sur son premier match avec le maillot de l’UBB, ou plutôt du CABBG à l’époque : “Si j’avais un souvenir à vous faire partager, c’est ce maillot du CABBG. C’est un maillot qui fait remonter beaucoup de souvenirs. C’est avec ce maillot que j’ai joué la finale de 1991. C’était un de mes premiers matchs, j’étais tout jeune et j’avais encore le poil qui se dresse. Ca va vous surprendre et vous faire rire, mais j’ai commencé en seconde ligne. J’étais remplaçant à la base et à l’échauffement, c’était Christophe Mougeot, qui pris d’une ampoule n’a pas pu tenir sa place, du coup je l’ai remplacé au pied levé. J’ai joué cette finale en seconde barre avec devant moi la célèbre première ligne des Rapetous : Simon, Moscato et Gimbert et avec mon Dédé Berthozat en seconde barre. C’était un autre rugby, c’était rude, âpre, il y avait beaucoup d’échange de marrons, de chifarnasse. C’était le rugby d’antan. C’était l’année où en 8ème de finale, il y avait eu la célèbre vidéo contre Toulon, où c’était clairement la Chandeleur, une partie de crêpes incroyable. C’était une autre époque, mais c’est mes débuts et ça m’a marqué. Ce maillot représente énormément pour moi. On était sur la tortue béglaise, on prenait le jeu devant et on faisait peur à tout le monde. C’était très violent, mais c’était un rugby que l’on adorait. Avec le 5 de devant que l’on avait, on n’était pas trop rigolo. Bernard (Laporte) nous tenait à la baguette. On l’écoutait, c’était le chef de meute. Derrière, les trois-quart déroulaient mais ça reste une belle époque. On n’était peut-être pas les plus talentueux, mais à la mailloche, à la vaillance et au courage, on a réussi à décrocher ce titre, ce second bouclier historique pour le CABBG. Quand on arrive dans le vestiaire avec l’odeur de camphré, les discours des uns et des autres, on se mettait de grands coups de casque. On était remonté. Je me souviens du discours de Bernard avant de sortir, c’était quelque chose. J’en suis encore ému. Rien que d’en parler, ça fait bizarre. Ca fait plus de 30 ans que je joues. Mon corps me le permet donc j’espère tenir le plus longtemps possible. Le paradoxe de la chose, c’est que je suis passé de seconde ligne, où j’ai commencé, à arrière. Normalement c’est un peu l’inverse, mais je l’ai fait dans ce sens là“.