Christophe Urios : “Bien sûr que j’ai besoin de reconnaissance, mais comme tout le monde”

Invité de l’émission Poulain Raffûte, le manager de l’UBB, Christophe Urios, s’est exprimé sur son côté meneur d’hommes et son besoin de reconnaissance : “Bien sûr que j’ai besoin de reconnaissance, mais comme tout le monde. Ce qui me fait rire, c’est que vous les journalistes, vous avez l’habitude de mettre les gens dans des cases. Lui, c’est un très bon technicien, lui, c’est un très bon meneur d’hommes. Ce que je veux dire par là, c’est que quand tu entraînes en Top 14, moi ça fait 19 ans que j’y suis, j’ai parfois pas été prolongé parce qu’on ne voulait pas le faire, comme à Bourgoin, et parfois c’est moi qui n’ai pas voulu prolonger. Je ne me suis jamais fait virer. Quand tu dures 19 ans comme ça, ce n’est pas uniquement parce que tu es un meneur d’hommes. Pour entraîner en Top 14 ou en Pro D2, on est tous des techniciens, des mecs qui aiment le rugby, qui sont capables de partager un projet technique avec les joueurs. Si tu n’as pas ça, ça ne marche pas. Aujourd’hui je me sens plus meneur d’hommes, manager, coach dans un sens large que technicien. Technicien j’ai fait le tour. Faire bien jouer une équipe, la faire gagner, c’est facile. Engager tout le monde dans un vrai projet, reconnu, où tu embarques ton club, ton staff, ce n’est déjà pas pareil. Quand tu le fais dans la durée, c’est encore pire. C’est pour ça que des fois je dis que vous vous trompez. Si je n’aimais pas le rugby, comment je pourrais être là où j’en suis aujourd’hui. Ce qui me passionne aujourd’hui, c’est de faire en sorte d’unir les gens, prendre du plaisir avec les mecs. C’est ce qui me manque le plus aujourd’hui, rencontre mes joueurs, les brancher, c’est ça qui me plait. Après, le rugby, une touche, une mêlée, on s’en branle, tout le monde est capable de le faire […] J’en ai souffert à un moment donné, mais plus aujourd’hui. Aujourd’hui, ça me fait rire. De temps en temps, j’envoie une pique pour recadrer un peu les choses. Ca fait partie de la vie. Aujourd’hui je contrôle vraiment ce que je fais et je me régale dans mon métier. Je suis bien meilleur aujourd’hui qu’au début de ma carrière ou qu’à Castres l’année dernière ou à Oyo il y a 6 ou 7 ans. Et j’espère que je serais encore meilleur dans 4, 5 ans. J’ai un staff formidable et pour moi mon job c’est de donner de l’énergie à mon staff et à mes joueurs. C’est ce qui me passionne le plus et c’est avec le jeu, mais aussi autre que le jeu“.
