Lesgourgues, le TGV est passé deux fois…

Natif d’Ondres dans les Landes, Yann Lesgourgues a été officialisé à l’Union Bordeaux-Bègles le 30 janvier 2014 alors qu’il évoluait encore au Biarritz Olympique, son club de toujours…

 

 

Une ascension au BO

Si la côte basque et le surf font aussi partie de sa vie, c’est la tête pleine que Yann commença sa carrière de rugbyman. Lors de son apprentissage, il fit des études de marketing tout en étant formé à ce qui allait être sa première vie ; le rugby. Passé par plusieurs sections de jeunes au niveau international français, « Titoune », comme on le surnomme un peu partout où il passe, va vivre ses premières belles années rugby avec son club formateur, avant de le quitter du moment où il va le plus mal. Si pour certains ce départ du BO a été vécu comme une trahison au moment où son équipe descendait à l’échelon inférieur, Yann avait pour ambition d’encore grandir et franchir un cap. Sa dernière saison sera la plus pleine, où il sera d’ailleurs l’un des éléments sur qui l’on pouvait compter et s’appuyer. Avec 19 matches de Top14 (dont 12 en tant que titulaire) pour 15 points inscrits, le demi de mêlée fit ce qu’il put pour sauver son équipe, en vain.

 

 

Du plaisir, du jeu, de l’ambition

C’est une rengaine dont on ne se lasse pas. Toutes nos recrues ces dernières années sont venues dans cette optique, et Yann ne déroge pas à la règle. La notion de plaisir, après la descente – forcément pesante – du BO, prenait encore plus d’importance le concernant, désirant donner un nouveau tournant dans sa carrière. Mais avait-il sa place à Bordeaux ? Comment allait-il faire pour se frayer un chemin entre l’expérience et la régularité d’Heini Adams, ou encore la jeunesse, le talent et la fougue de Baptiste Serin ? L’avantage, à l’UBB, c’est qu’on est sûr de jouer ou du moins d’avoir sa chance grâce à cette saine concurrence mise en place par le staff technique à tous les postes. L’on voyait fleurir sur les réseaux sociaux à l’annonce des premiers groupes « Mais Yann n’y est pas ? », « Pourquoi l’avoir recruté si c’est pour ne pas le faire jouer ? ». Ici, on prend le temps. On laisse aux nouveaux joueurs le soin de s’acclimater et de prendre leurs marques. Aussi bons soient-ils.

 

 

Yann Lesgourgues

 

 

Des débuts en fanfare

Il faudra alors attendre la troisième journée pour voir Yann en action. Remplaçant Baptiste Serin à la 59ème minute dans un match raté face à Grenoble, ce n’était peut-être pas selon les idéaux d’intégration le meilleur moment pour le faire rentrer dans son premier match, sous ses nouvelles couleurs. Comme souvent, c’est par le terrain qu’il répondra. Sans pression, il donna le tempo d’une révolte trop tardive des joueurs de l’Union, en inscrivant – déjà – son premier essai avec son nouveau club. Il fit ensuite sa première apparition d’entrée face à Toulon lors de la quatrième journée avec le bonus défensif, puis sera victime du turnover lors de la cinquième journée. Remplaçant à La Rochelle lors de la victoire offerte en fin de match par Lionel Beauxis, il connaitra une nouvelle titularisation à Brive (34-24). Remplaçant face à Clermont (51-21), il fit son baptême dans un stade qu’il connait bien pour y avoir disputé son dernier match avec le BO. Un stade qui a probablement été un argument de poids dans sa venue (54-20).

 

 

Déjà aussi décisif que la saison dernière

Ce Stade Chaban Delmas, il le retrouva samedi dernier, et de quelle manière ! Titulaire dans la charnière bordelaise, il démontra l’étendue de son talent, telle une pile électrique sans fin de vie. C’est notamment lui qui enfonça le clou à la 41ème et à la 47ème inscrivant deux essais de toute beauté. Accélérations, sorties de balles rapides, il tira parfaitement partie de son petit gabarit en déstabilisant ses adversaires par sa vitesse et son audace. Le commentaire de fin de match de son manager, Raphaël Ibañez, était bien entendu destiné à l’équipe dans sa globalité, mais l’on reconnait forcément les qualités de l’une des recrues du dernier mercato girondin « excellents, animateurs, audacieux, techniques, précis dans les transmissions. C’est du tout bon ». Plus qu’un seul homme, cette fameuse concurrence hisse chaque élément vers le haut, devant être au rendez-vous à chaque fois que l’on fait appel à eux. Résultat, chaque joueur est concerné et ce n’est pas Félix Le Bourhis qui en changerait « Avec Heini, ça fait trois numéro 9 que l’on échangerait contre personne, même avec beaucoup d’argent. Quand on voit l’essai de Yann en début de deuxième mi-temps, qui arrive à devancer Martial, qui est un joueur très rapide, c’est impressionnant ! Yann, Heini et Baptiste, la vitesse c’est leur créneau. Et pour nous derrière, c’est du beurre ».

 

Avec le spectacle et l’efficacité, pour les supporters, c’est de l’or en barre.

 

 

 (Propos tirés de L’Equipe)