S. Taofifenua : « Impossible pour nous de ne pas y penser tous les jours »

Semaine de repos, mais pas pour tout le monde. Touché au ménisque du genou droit depuis le dernier jour de février, Sébastien Taofifenua est passé par la case Capbreton, là où on remet les champions en forme. Profitant des minutes accordées par le principal intéressé – et nul doute qu’on l’a aidé à passer le temps – nous sommes revenus sur sa première saison avec l’UBB ; joies, peines, amitiés, famille… Tout un programme ! On croyait ‘Tao’ blessé mais comme souvent, c’est pour revenir plus fort. Et même si ces dernières semaines l’Union est passée du meilleur à une forme de désillusion, cela n’entame pas l’ambition de notre pilier qui, formaté comme ses coéquipiers depuis le début de saison aux phases finales, garde espoir pour les dernières rencontres.

 

 

Comment te sens-tu aujourd’hui vis-à-vis de ta blessure ? Comment l’as-tu contractée ?

Je me sens très bien merci, je suis bientôt à ma cinquième semaine après l’opération. On a dû me retirer la moitié du ménisque externe du genou droit. Je m’étais bloqué le genou en m’accroupissant. Ça fait trois semaines que je suis en rééducation au CERS à Capbreton et j’avance bien, je n’ai plus aucunes douleurs. J’ai repris la course sur tapis tout doucement cette semaine.

 

Quand penses-tu revenir ?
J’ai espoir de revenir pour le match à Lyon.

 

Comment vit-on les moments difficiles de l’UBB de ces dernières semaines ? On t’a vu virevoltant sur le banc avec le groupe…

Ce n’est vraiment pas facile à vivre surtout de l’extérieur. Il y a le sentiment d’impuissance qui pèse, c’est frustrant de ne pas pouvoir aider les copains. La seule chose que je peux faire c’est encourager l’équipe. Et quand je suis sur le bord du terrain, je vis le match pleinement avec eux, j’ai du mal à me contenir…

 

Changement d’horaires, de capitaine, discours, congés, efforts physiques ; on a l’impression que ces changements n’ont pas eu l’effet escompté. Comment l’analyses-tu ?

Il a fallu s’adapter à la période du Tournoi des six nations. Je pense que bousculer un peu nos habitudes ne fait pas de mal. Pour avoir discuté avec les joueurs, ils ont été satisfaits de la charge, et du contenu d’entraînement. Certains m’ont même dit que c’était la meilleure semaine d’entraînement d’un point de vue qualitatif. Après, le résultat n’est pas là, et forcément c’est une déception. Une de plus malheureusement. Il nous reste quelques matches pour déjà assurer notre maintien en Top 14, et pourquoi pas espérer plus…

 

Justement, comment psychologiquement passe-t-on de la course aux phases finales, au maintien ?
C’est vrai que c’est un peu compromis maintenant, mais on a tellement donné depuis cet été pour pouvoir être présent aux phases finales que c’est impossible pour nous de ne pas y penser tous les jours, et de jeter l’éponge aujourd’hui. Tant que mathématiquement on sera encore en course pour la sixième place, on se battra pour ça.

 

 

Frères Taofifenua

 

 

Revenons à toi. Tu es issu d’une famille avec des très nombreux rugbymans. C’est quoi le secret, il y a un gène particulier ?

Non il n’y a aucun gène (rires). On a la chance de par nos origines d’avoir le gabarit adapté pour le rugby. Et puis depuis tout petit notre père nous fait beaucoup travailler la gestuelle avec mes frères et quelques cousins.

 

Romain par exemple, ton frère, a réussi à tirer son épingle du jeu cette année pour être sélectionné en Équipe de France. On imagine que c’est beaucoup de fierté pour toi, et aussi d’envie ?

Énormément ! Je suis très fier de lui parce qu’il s’en est donné les moyens. Et même s’il lui reste encore des progrès à faire, c’est très bien pour lui de toucher du doigt ce niveau-là. Et forcément ça donne envie, mais j’ai moi aussi de mon côté de gros efforts à faire pour pouvoir y prétendre un jour.

 

Justement, tu fais d’ailleurs partie des joueurs qui sont attendus dans les années à venir à ton poste, à l’échelon national. Que te manque t-il encore, qu’est-ce qu’il te reste à perfectionner ?

Je sais que j’ai beaucoup de travail physique à effectuer. Pour avoir plus de mobilité dans mon jeu, et pour être plus régulier. Et aussi améliorer mon positionnement en défense.

 

En parlant de ton poste, tu as toujours l’idée d’évoluer à gauche comme à droite ? Ou est-ce repoussé ?

J’ai repoussé un petit peu la chose ! C’est difficile de trouver le temps de travailler correctement à droite une fois la saison lancée. Mais l’idée de pouvoir jouer à ce poste me plait toujours !

 

 

Guitoune et papa Taofifenua

 

 

On te sait très proche de Sofiane, qui te garde même ta place lors de la collation d’avant match. Comment peux-tu définir votre relation ?

Oui, on est très copains ! J’ai eu la chance de jouer avec lui à Perpignan, où on s’était déjà rapproché. Il a les mêmes valeurs que moi, il est très famille. Un peu à l’image de Bertrand, ils étaient très proches de mon frère Romain. On passait de bons moments déjà à Perpignan, et en venant ici à Bordeaux, ils m’ont un peu pris sous leurs ailes comme on dit. Ils savaient que j’étais très proche de mon grand frère et ils ont un peu assuré son rôle par intérim !

 

C’est bien de pouvoir être ami avec quelqu’un qui a une coupe aussi dégueulasse. En tout cas, sa famille va s’agrandir dans les semaines qui arrivent. Va-t-il changer pour autant ?

C’est vrai que ses cheveux ce n’est pas ce qu’il y a de mieux chez lui ! Tant qu’il ne se décolore plus, ça passe… Je ne sais pas s’il va changer, mais en tout cas je leur souhaite beaucoup de bonheur à tous les quatre.

 

 

 

Sebastien Taofifenua

 

 

Enfin, on a donné des métiers à Séb. La but était d’attribuer ce métier à l’un des joueurs de l’UBB, s’il n’avait pas percé au rugby.

 

Coiffeur ? Benjamin Sa est très bon dans cet exercice.

Gynécologue ? (rires) Là, il y a de la concurrence. J’ai du mal à choisir entre Yann, Félix ou alors Marco….

Footballeur ? Blair Connor ! Un prodige du foot. Mais plus sérieusement, je pense que Baptiste Serin aurait fait un bon footballeur.

Jardinier ? Sofiane Guitoune. Il n’y a qu’à voir le super boulot qu’il a réussi à faire avec la pelouse chez lui….

Déménageur ? Sans hésiter, Romain Lonca. Je n’ai jamais vu un mec monter deux étages tout seul avec un billard.

Pilier… de bar ? Joker !

Comique ? Je pense que Jeff’ a une carte à jouer dans ce domaine ! Il a déjà un petit surnom pour ça !

Mannequin ? Darly Domvo sans doute. Il pourra même compter sur les conseils de Thibault Lacroix qui a déjà un peu d’expérience (rires)

Policier ? Hugh Chalmers.

 

 

Nous avons passé un excellent moment avec Sébastien que nous avons retrouvé comme nous l’imaginions ; disponible, gentil ô possible, et chambreur. Pas de doute, le futur de l’UBB, c’est aussi lui ! A très, très bientôt sur les terrains ! 😉