Jefferson Poirot : “Je pense que si on anticipe pas de revenir un peu dans la vie réelle avant la fin de carrière, l’atterrissage peut être difficile”
Invité du podcast Poulain Raffute, animé par Raphaël Poulain, notre pilier gauche, Jefferson Poirot, s’est confié sur les activités qu’il a entrepris en dehors du rugby depuis sa retraite internationale, comme le fait d’avoir repris une entreprise qui vend des photocopieurs : “Ca faisait aussi partie des choses que j’avais envie de faire. J’avais envie de sortir un peu de ce côté uniquement joueur de rugby. J’en avais un peu marre de par ma vie au quotidien, de quand j’étais avec des personnes qui n’étaient pas forcément issues du rugby de ne pas pouvoir parler d’autre chose que du rugby. Avec un de mes meilleurs amis, j’ai eu l’opportunité de pouvoir racheter une société à Bordeaux, une des plus vieille entité bordelaise qui vend des photocopieurs. C’est un peu particulier, à la base j’ai une formation commerciale plutôt classique, une licence commerce-marketing. Le photocopieur je pense que ça n’intéresse pas grand monde, mais c’est un des outils qui est indispensable à toute société et qui du coup ne connait pas forcément la crise. On a eu l’opportunité de la racheter, mon pote était dans ce milieu donc ça lui permettait de passer associé à 50% alors qu’il était associé minoritaire chez Xerox. Moi ça me permettait de devenir aussi associé à 50%, de continuer à apprendre le métier à son contact, de me retrouver sur le terrain en clientèle, avec du monde, de pouvoir bénéficier du réseau que je peux avoir grâce au rugby. Il y avait un projet qui était très intéressant pour moi. En plus on gardait l’ancien propriétaire, qui a 52 ans, qui est plein d’expérience et qui peut continuer à m’apprendre. On a une alchimie qui est très bonne. C’était un projet qui était top pour moi parce qu’il était confortable, ça me permet de pouvoir aller y travailler un jour par semaine, de pouvoir continuer à apprendre, mettre un premier pied dans l’après-carrière et ce monde réel que l’on a tendance à oublier parfois quand on est joueur de rugby, d’avoir des problématique du monde d’aujourd’hui. Quand on est rugbyman, on est assisté pendant 10-15 ans, on nous fait nos impôts, à bouffer le midi, le matin, tout est fait pour que l’on soit dans un confort, que l’on oublie qu’il y a une vie à côté et que l’on pense juste au rugby. Je pense que si on anticipe pas de revenir un peu dans la vie réelle avant la fin de carrière, l’atterrissage peut être difficile. J’en avais vraiment conscience et j’avais envie de revenir dans ce monde réel et du coup j’y suis revenu de cette manière et en reprenant un peu mes études. Je termine une année de licence immobilière parce que je suis passionné de ça, j’aimerais en faire mon métier aussi après. J’ai entrepris un peu tout ça“.