Christophe Bonnet : “L’UBB a bénéficié en fait d’un phénomène de vases communicants quand les résultats des Girondins de Bordeaux se sont effondrés”

     

    Interrogé par Sud-Ouest, Christophe Bonnet, maître de conférences en management du sport, est revenu sur l’engouement qui entoure les prestations de l’Union Bordeaux-Bègles ces dernières saisons :

    “Il y a un engouement, c’est certain. Le nombre d’abonnés est passé de 8 000 en 2021-2022 à plus de 17 000 en 2024-2025, et l’UBB joue quasiment tout le temps à guichets fermés. On voit de plus en plus de gens qui portent des tenues du club et, pour ce que j’en sais, ses réseaux sociaux sont de plus en plus suivis. L’UBB a bénéficié en fait d’un phénomène de vases communicants quand les résultats des Girondins de Bordeaux se sont effondrés. Les gens soutiennent l’équipe qui gagne. Le même phénomène bénéficie aux Boxers en hockey sur glace : la patinoire est toujours pleine. Surtout depuis le titre de vice-champion de France en 2024”.

    Il est aussi revenu sur les différents profils qui coexistent au sein du nombreux public de l’Union Bordeaux-Bègles :

    “Ce sont ceux qu’on trouve dans le rugby en général. Même si ce sport s’est démocratisé ces trente dernières années, le public vient majoritairement de catégories socioprofessionnelles moyennes à supérieures, avec une forte présence d’étudiants. Toutes les grandes écoles ont leurs équipes de rugby. Depuis quelques années, on observe aussi une féminisation du public. Ça, ça découle de la politique menée par Max Guazzini au Stade Français dans les années 1990-2000, quand il a offert l’entrée aux femmes, qu’il a fait jouer l’équipe en rose, qu’il a édité des calendriers [‘Les Dieux du Stade’, NDLR] avec des joueurs dénudés”.