Laurent Marti : “La beauté du sport, c’est l’équilibre des chances et le fait que sera récompensé le plus déterminé, celui qui a le mieux formé, celui qui a le plus travaillé”
Dans un long entretien accordé à La Dépêche, le président de l’Union Bordeaux-Bègles, Laurent Marti, a pris le temps d’évoquer en détail la philosophie et les fondements du salary cap instauré dans le championnat de Top 14. Pour le dirigeant girondin, cet outil de régulation financière reste essentiel à la bonne santé du rugby professionnel et à la beauté même de la compétition :
“C’était de veiller à une équité sportive. Moi, si on s’inscrit dans une compétition en disant : “Je veux la voiture la plus rapide, vous vous démerdez”, c’est un sport qui ne m’intéresse pas. Je n’en veux pas de la voiture la plus rapide. La beauté du sport, c’est l’équilibre des chances et le fait que sera récompensé le plus déterminé, celui qui a le mieux formé, celui qui a le plus travaillé. Voilà ce qui m’intéresse, c’est ça le sport pour moi. C’est ma conception, je n’y dérogerai jamais. Donc l’équité sportive, elle est globalement maintenue par le salary cap. Si vous ne l’aviez pas, vous auriez deux ou trois clubs aux moyens illimités qui domineraient totalement le championnat, tous les autres seraient en galère. Personne ne veut d’un championnat comme ça. En tout cas, moi, je ne veux pas”.
Poursuivant son propos, Laurent Marti a également insisté sur la nécessité de renforcer les sanctions contre les clubs qui ne respecteraient pas les règles du salary cap. Selon lui, de simples amendes financières ne suffisent plus à dissuader les éventuels tricheurs :
“La définition que j’avais faite, qui avait été mal interprétée par certains sciemment, c’était de dire que dans le respect du salary cap, il ne peut pas y avoir que des amendes financières, il doit y avoir des amendes de points. Sinon, vous pouvez très bien tomber un jour sur quelqu’un qui a des moyens illimités et qui aurait dit : ‘Je ne respecte pas le salary cap et je paierai les amendes qui vont avec’. C’est ça, le danger. Et là, le règlement ne prévoyait aucune limite à ça. Avec l’instauration du barème de points, vous ne pouvez plus faire ça parce que si vous trichez et que vous êtes pris, vous aurez aussi des points en moins. Ça, c’était un garde-fou qui manquait dans le règlement”.