Marti : “Je fais partie de ceux qui pensent que l’argent tuerait notre sport”
Notre président Laurent Marti, dans le cadre de l’émission de France Bleu Gironde, La Mêlée du Lundi, s’est exprimé longuement sur l’évolution économique du rugby et de l’UBB : « On a l’impression que, tenant compte des moyens dont on dispose et aussi de notre état d’esprit, on est presque arrivé au maximum de notre système. Je suis en train de réaliser que l’étape d’après, entrer dans les 6, c’est un autre monde. La gestion du recrutement des joueurs est différente, avec beaucoup d’internationaux, beaucoup d’argent en jeu et des budgets que l’on a encore du mal à atteindre. On parle beaucoup de budget mais je pense qu’il faut parler de masse salariale brute joueurs parce que si l’on prend l’exemple de notre budget cette année, il a gonflé artificiellement à cause des matchs au Matmut Atlantique, qui engendrent des frais de location, d’organisation bien supérieurs et qui viennent s’additionner au budget. Quand on raisonne en masse salariale brute joueurs, l’UBB est presque au niveau de Grenoble avec 7,5 millions, Castres est à 9 et tous les gros c’est du 11, 12, 13, 14, même si c’est normalement 11 le maximum autorisé mais on sait tous qu’il y a du droit à l’image. C’est ça qui vous montre la différence […] Je ne pense pas qu’il bouge le salary cap. Ça ne nous arrangerait pas, ni le rugby en général. C’est un secret de polichinelle, il est dépassé par les quelques gros clubs, avec le droit à l’image, mais ça leur permet d’attirer des stars qui remplissent les stades, font rêver les gamins et font progresser le rugby français donc ça ne me dérange pas trop. Il faut des gardes fous. Je fais partie de ceux qui pensent que l’argent tuerait notre sport. On voit qu’il y a déjà des changements de comportements dans lesquels moi je ne m’y reconnais plus non plus. S’il y a trop d’argent, on pourrira nos jeunes, on fera rentrer le dopage dans le rugby, certaines mauvaises personnes attirées par l’argent aussi. Il faut limiter tout ça et en plus ça permettrait à l’UBB d’essayer de rattraper son retard d’année en année pour un jour arriver à un écart de masse salariale moins important avec les gros ».

