Régis Sonnes : « Si je peux aider l’homme que j’ai en face de moi à se développer sur sa voie spirituelle et dans sa vie, ça sera un meilleur joueur »
Lors de son passage dans le podcast Les 7 familles de Chalmers, animé par notre ancien troisième ligne, Hugh Chalmers, notre ancien entraîneur des avants, Régis Sonnes, s’est confié sur sa philosophie d’entraîneur et notamment sur l’intérêt que peuvent avoir des disciplines parallèles au rugby : « En tant qu’entraîneur, j’ai une approche visant au développement du joueur, mais pour développer le joueur, mon approche profonde consiste à développer l’homme, l’aider à grandir. Si je peux aider l’homme que j’ai en face de moi à se développer sur sa voie spirituelle et dans sa vie, ça sera un meilleur joueur. Donc pour moi la base c’est de m’occuper de l’humain pour qu’ensuite ce soit un meilleur joueur. Le joueur est une facette de la personnalité de l’homme. Il y a toutes les approches tactiques, techniques et stratégiques que l’on peut connaître par rapport au rugby, au sport que l’on fait et bien sûr qu’il y a un développement physique à faire dessus, mais il y a aussi un développement spirituel et autre. Il y a des disciplines dont on peut considérer qu’elles n’ont rien à voir avec le rugby directement, mais qui m’interpellent. Il y a beaucoup d’entraîneurs et j’en fait partie, qui ont tendance à regarder ce qui se fait ailleurs, dans tous les domaines, pour essayer de piocher et voir comment tel point pourrait m’aider. Sur le thème de la chorale, j’avais rencontré un prof du conservatoire de Bordeaux, aficionado de rugby, supporter bordelais, qui était mon prof de guitare et qui m’a fait découvrir la musique par d’autres voies. En discutant, on a fait un rapprochement avec le tempo de la musique. Il y a plusieurs facettes dans la musique, plusieurs choses qui peuvent aider au rugby, mais il y a un tempo à respecter, des temps à respecter. Rien que sur la touche ou sur des attaques, des mouvements offensifs, il y a un lien entre tous les joueurs et un tempo. Tous les déclenchements de touches, tous les mouvements, le lancer, le saut, c’est une question de timing et il y a un tempo à respecter. Si on arrive à connecter tous les joueurs ensemble et qu’ils aient tous le même tempo, j’ai tendance à croire que le résultat sera meilleur, que la qualité sera meilleure. Il y avait donc bien sûr un travail technique de terrain pur, de lancers, de sauts, mais il y avait aussi une approche un peu plus spirituelle, de connexion entre les joueurs et de respect pour se sentir sur un même tempo. Il y avait donc ce travail-là et ensuite il y avait tout le travail sur le chant. J’avais pris l’exemple des troisièmes mi-temps où on chante souvent, les hymnes où on chante et on se resserre, le public chante. Il y a beaucoup de choses. Quand on est joyeux on chante et il y a une connexion qui se fait, une liaison qui se fait. C’était un outil que j’avais utilisé. Effectivement il y a des joueurs qui sont un peu plus fermés sur des ouvertures de ce genre-là. Il faut l’accepter. Ça s’est joué à très peu, mais la majorité l’a emporté et certains n’avaient pas adhéré, ce que je peux comprendre, mais au moins ils l’avaient essayé et c’est ça qui est intéressant […] Le professionnel qui était là, m’avais prévenu que c’était compliqué au départ, que pour certains c’était difficile à passer, qu’il fallait un moment, qu’il fallait faire des tests. Quand tu es tout seul devant tous les autres, tu te livres, la voix ne te caches pas. Il m’avait aussi fait remarquer quelque chose sur la respiration et sur le plan sportif la coordination entre la respiration et le tempo était importante aussi. Mais je l’ai toujours derrière l’oreille ce projet« .
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