Matthieu Jalibert : “J’avais du mal à comprendre comment on pouvait être autant jugé, critiqué, ou même encensé, sur un sport qu’on pratique à la base pour dur plaisir”

     

    Invité du podcast UBBistes, notre demi d’ouverture international, Matthieu Jalibert, est revenu sur la façon dont les jeunes joueurs peuvent être confrontés à une médiatisation naissante, sans forcément y être formé au préalable :

    « On n’est pas du tout préparés franchement. Après, j’ai eu la chance de commencer avec des joueurs comme Baptiste Serin, des mecs qui avaient vécu la même chose et le même parcours… On a essayé de nous encadrer, de nous donner des conseils, mais après à 18 ans tu es un peu jeté comme ça face au grand public, et tu as affaire aux critiques, aux jugements permanents, aux réseaux sociaux, et c’est vrai que ce n’est pas toujours facile. Quand tu as 18 ans et que tu commences, tu es immature, et tu n’as pas forcément le recul nécessaire pour prendre du recul et avoir une vision positive de tout ça. Mais c’est aussi quelque chose qui m’a fait évoluer et grandir en tant qu’homme, donc cela reste quand même une belle expérience ».

    Il est aussi revenu sur son comportement face à ce qui peut être dis à son sujet sur les réseaux sociaux :

    « Franchement, maintenant, je suis armé pour tout ça. Au début, c’est un peu bizarre. C’était ma passion le rugby en fait, donc j’avais du mal à comprendre comment on pouvait être autant jugé, critiqué, ou même encensé, sur un sport qu’on pratique à la base pour dur plaisir. C’est vrai que ça a été très compliqué concernant les réseaux sociaux, surtout pour les périodes de l’Equipe de France, où l’exposition est triple, quadruple… C’est dur à gérer, là, personnellement, mais aussi pour mes proches, mes coéquipiers. J’ai vu des mecs pleurer devant ce qui se disait, et franchement ça fait mal au cœur. Mais après, avec l’âge, la maturité, on comprend que ça ne reste qu’1 ou 2 % de la population et que globalement, on est quand même pas mal suivis, et il y a pas mal de gens qui nous aiment, qui sont là pour nous. Le plus important, ça reste les gens qu’on connait et notre famille. Maintenant, moi, je prends même du plaisir à regarder Twitter, parce que ça me fait rire. Il y a des gens qui ont beaucoup d’inspiration, et je me demande jusqu’où ils peuvent aller. Mais ça me fait plus rigoler qu’autre chose aujourd’hui ».