Yannick Bru : “Quand on a le sentiment qu’on a fait du mieux qu’on pouvait, on peut rentrer chez soi en paix, même si on a perdu”

Dans un long entretien accordé aux colonnes de
L’Équipe, le
manager de l’Union Bordeaux-Bègles, Yannick Bru, a
accepté de revenir sur une petite phrase, lâchée avec humour au
moment de sa prolongation, mais qui en disait long sur sa manière
d’aborder la pression du métier : « Ce qui peut me sauver,
c’est que jusqu’à maintenant, quand j’ai signé des engagements
longs, j’ai été viré dans la première année ».
Interrogé sur cette déclaration devenue presque un clin d’œil, le
technicien girondin a expliqué l’état d’esprit qui l’animait, entre
lucidité, recul et volonté de dédramatiser un environnement où
l’exigence est permanente :
“C’est plus pour se protéger de la pression, se dire qu’on essaie de maîtriser un maximum des choses, mais parfois le destin nous conduit ailleurs. Je dis souvent aux joueurs que dans la vie, il faut faire du mieux qu’on peut. On a juste cette obligation-là. Mais il y a des choses pour lesquelles ça ne vaut pas la peine de se pourrir la santé. On a suffisamment de stress. Quand on a le sentiment qu’on a fait du mieux qu’on pouvait, on peut rentrer chez soi en paix, même si on a perdu. Avec l’âge, on arrive à faire cette distinction. Cette phrase, c’était aussi une façon de relativiser. Mais je sais que pour gagner des trophées, il faut travailler plus. Et ce ”plus”, ça peut être intelligemment.”
