Interrogé par L’Équipe, l’ancien demi d’ouverture Benjamin Boyet, aujourd’hui consultant pour BeIN Sports, a livré une analyse fine et argumentée sur l’une des armes les plus redoutables du jeu de Matthieu Jalibert : ses coups de pied par-dessus, devenus au fil des saisons une véritable signature. Une capacité à lire les situations et à exploiter le moindre espace qui fait aujourd’hui de l’ouvreur international bordelais l’un des joueurs les plus imprévisibles du Top 14, mais aussi de la scène européenne :

« Là où il est très fort, c’est qu’il arrive à gérer l’espace-temps. L’espace par rapport à ses adversaires et l’espace entre la ligne défensive et la ligne d’en-but. Il sait quand il faut jouer un peu long pour récupérer le ballon derrière la ligne de défense, ou plus court avec un petit “chip” juste au-dessus. Et le temps, c’est parce que son exécution est super rapide […] Si ça marche avec lui, c’est grâce à sa rapidité, son punch ballon en mains, ses changements de rythme. Même quand il joue un ballon au pied, ça n’a aucune incidence sur sa vitesse. Il a le dernier appui qu’il faut pour aller récupérer le ballon après ».

Un constat partagé par François Trinh-Duc, ancien demi d’ouverture international, qui a côtoyé Matthieu Jalibert lors de son passage à l’Union Bordeaux-Bègles et qui connaît parfaitement les exigences du poste au plus haut niveau. Pour lui, cette palette technique s’est affinée avec le temps et l’expérience :

« Il l’utilisait déjà beaucoup, c’était une force. C’est sûr qu’il y a eu des périodes où c’était surjoué, mais aujourd’hui, il le fait à bon escient. Avec l’expérience, il voit quand c’est la bonne action à réaliser ».