Trillo : “Je ne voulais pas passer ma vie à Musard, là où mon père avait passé la sienne”
Interrogé dans Flair Play, nouveau magazine rugby, François Trillo, ancien joueur du CABBG, champion de France en 1991 et maintenant journaliste pour la télévision, est revenu sur sa décision de ne pas se lancer à fond dans une carrière de rugbyman : “Je l’ai même plus que voulu. Le problème, c’était une angoisse, que je n’arrivais pas vraiment à exprimer. Je ne voulais pas passer ma vie à Musard, là où mon père avait passé la sienne, et devoir y aller tous les jours…Le jeu, l’aventure humaine…Tout ça me plaisait. Mais le fait d’être sur une seule unité de lieu me freinait…Il s’agissait de mon rapport à la routine et au quotidien. J’avais besoin de m’en éloigner. C’est sans doute ce qui fait la différence entre celui qui passe le cap et celui qui ne le passe pas. J’ai souvent reproché à mon père un manque de sur-conditionnement qui aurait peut-être pu me faire basculer, mais qui ne m’aurait pas laissé le choix. Après les blessures m’ont dissuadé d’insister. J’ai voyagé, fait d’autres choses…J’ai reculé mes limites, plus que sur le terrain, où malgré tout, je les avais quand même repoussées […] C’est comme ça que je l’ai compris. Le jour où je me suis blessé au deuxième genou, juste avant la finale, je devais remplir mes papiers militaires, puisque à l’époque, on faisait le service. J’ai choisi de partir en VSL (Volontaire Service Long) à l’étranger“.