Laurent Marti : « On vit au dessus de nos moyens. On donne aux joueurs un argent qu’on n’arrive pas à produire »
Interrogé dans les colonnes de La République des Pyrénées, notre président, Laurent Marti, est revenu sur la dérive que prend le rugby actuel, selon lui, avec notamment certains présidents de clubs : « Ca fait un moment que j’alerte la LNR et les clubs que l’on vit au dessus de nos moyens. On donne aux joueurs un argent qu’on n’arrive pas à produire. C’est compensé par des milliardaires ou des clubs adossés à des multinationales comme Castres avec Pierre Fabre et Clermont avec Michelin. Si Mourad Boudjellal a passé la main c’est parce que sinon, son club était en faillite. Je ne pense pas qu’il en avait envie. Il a fait de l’excellent travail et aurait continué mais il ne peut plus suivre, tout simplement. Comme Bernard (Pontneau), moi, Merling, Lacroix, etc. Tôt ou tard, nous sommes rattrapés par cette économie un peu folle« .
Il a tenu à dénoncer le mal que pourraient faire ces présidents, à un sport qu’il aime profondément : « Comme la majorité des présidents de Top 14 et de Pro D2, j’aime passionnément ce sport. Ce n’est pas le cas de tout le monde, et ceux-là, ils sont dangereux. Ils sont juste là pour de la médiatisation et pour de la reconnaissance sociale. Ils sont prêts à n’importe quel délire ou excès pour briller encore plus. Le jour où ils en auront marre, ils casseront le rugby et s’en iront. Mais le jouet, c’est le rugby, donc c’est pas possible de laisser faire. Ce sport, c’est plus d’un siècle d’histoire en France, des anecdotes partout, des gamins qu’on fait rêver, des grand-mères qu’on fait encore pleurer. Et moi, ça, je le défendrais jusqu’au bout. Et la première chose à faire pour ça, c’est lutter contre le trop d’argent qui tuerait notre sport« .