Philippe Spanghero : « Pour moi, à part Toulouse et La Rochelle, il n’y a que des clubs de mécènes »
Interrogé par Le Figaro, le dirigeant de l’agence Team One, groupe de conseil en stratégie de communication, Philippe Spanghero, est revenu sur la question du mécénat à la tête de certains clubs de rugby et leur potentielle meilleure résistance à la crise financière actuelle : « Sur le papier oui, parce que l’effort que va leur demander cette année, ils sont en capacité de l’avaler sans problème. Après, est-ce qu’ils en auront envie ou pas ? Beaucoup de monde dit que le modèle économique du rugby est irrationnel. C’est à la fois vrai et faux. Il repose sur un raisonnement individuel. Chaque investisseur a son prix psychologique. On parle de quatre clubs avec des mécènes (Stade Français, Montpellier, Toulon, Racing), mais ce sont des conneries. Le club de Castres est une filiale des Laboratoires Pierre Fabre qui pèsent 1 milliard d’euros ; Clermont est soutenu par Michelin ; Pau dépend à plus d’un tiers de leur budget de l’entreprise Total… Au final, qui est un mécène, qui n’en est pas ? Pour moi, à part Toulouse et La Rochelle, il n’y a que des clubs de mécènes. Et en Pro D2 ? Prenons l’exemple de Perpignan. Le président, François Rivière, a une fortune personnelle d’environ 100 millions d’euros. Il a une holding en haut qui gagne beaucoup d’argent ; dessous il y a des filiales qui gagnent toutes de l’argent, sauf la filiale SASP USAP qui, elle, en perd beaucoup. Par le jeu des plus et des moins, c’est, au final, des économies d’impôts qui remontent sur les résultats de sa holding. A chacun son intérêt, son raisonnement. Pour d’autres présidents, le club sert de lobbying parce ça leur amène une image publique dont ils ont besoin dans leurs affaires. Donc ce n’est pas irrationnel. S’ils continuent à mettre quelques millions de leur poche chaque saison, c’est qu’ils y trouvent un intérêt. Direct ou indirect. Ils considèrent que c’est le bon prix pour ce qu’ils viennent chercher« .