Olivier Brouzet : « J’en ai voulu aux journalistes français parce que j’avais lu dans un article un commentaire à mon égard qui m’avait fait du mal »

     

    Interrogé dans les colonnes de Midi Olympique, Olivier Brouzet, l’ancien directeur du développement de l’Union Bordeaux-Bègles, est revenu sur sa carrière partagée entre Grenoble et le CABBG :

    « Au FCG, j’ai été en formation, je suis devenu un homme. À l’UBB, puisque j’y ai rencontré ma future épouse, j’ai été un homme et une femme (il sourit). J’ai le souvenir d’une époque géniale avec les anciens comme Dédé Berthozat et ces Toulonnais qui nous avaient rejoints, des mecs très attachants : Patrice Colazzo, Léon Loppy, Marc De Rougemont, Gérald Orsoni. Ils sont arrivés avec leur authenticité et leur caractère. Ils avaient la grinta. Avec cette équipe de copains entraînée par Philippe Berbizier nous avons loupé le coche en 1998, on aurait vraiment pu être champions. On perd en quart contre le Stade français, futur champion, d’un point sur l’ensemble des deux matchs. À Grenoble, j’avais mes grands frères. À Bordeaux, j’ai tenu ce rôle, sans vraiment y prendre du plaisir ».

    Il est aussi revenu sur ses relations avec la presse, qui n’ont pas toujours été les meilleures notamment quand il était joueur :

    « Je n’ai pas une grande confiance en ma personne. Je tiens trop compte de ce que les gens pensent de moi. Je n’aurais pas pu jouer entouré de réseaux sociaux, je l’aurais mal vécu. J’en ai voulu aux journalistes français parce que j’avais lu dans un article un commentaire à mon égard qui m’avait fait du mal. Il était écrit que j’avais été ‘mauvais’. Je pouvais passer à côté d’un match, mais de là à être mauvais ? J’avais quand même un certain niveau, je jouais en équipe de France. J’ai nourri un ressentiment à l’égard des gens de la presse, et explicitement avec ceux du journal Sud-Ouest que je trouvais peu enthousiastes, pas assez derrière le CABBG. Alors, un jour que j’étais capitaine de l’équipe, je les ai virés du vestiaire. Ça a fait scandale. Ma réaction était stupide. Les journalistes font partie de notre environnement. À Grenoble, j’avais été biberonné aux articles de Serge Adler, le spécialiste rugby du Dauphiné. Il était à 100 % derrière l’équipe. On pouvait prendre cinquante points, il trouvait toujours du positif, on faisait même quand même la Une du journal ».