[AE] Sonnes : “J’avais ce ressenti d’une grosse fatigue […] Tout a lâché, j’étais sur les rotules”

    Régis Sonnes

     

    Dans une interview qu’il accorde au Midi Olympique aujourd’hui, Régis Sonnes, notre ancien entraîneur des avants, revient sur son départ de l’UBB et nous en dit plus sur les vraies raisons de celui-ci. C’est un entraîneur usé par le surmenage qui a quitté le club : « C’était un besoin absolu de me régénérer physiquement, mentalement. Cela ressemble un peu à la fameuse année à Toulouse où j’avais ressenti le besoin d’un break. Et je suis parti faire un tour du monde. Je mets tellement d’engagement dans ce que je fais que je me refuse à être l’ombre de moi-même. Je ne sais pas si je suis bon mais, à mon niveau, je ne veux pas être mauvais. Je ne veux pas manquer d’enthousiasme car l’entraîneur doit être entraînant jusque dans ses prises de décisions. Physiquement j’avais besoin de recharger les batteries pour pouvoir repartir. Ce sujet est tabou parce que nous sommes des mâles et les mâles ne doivent pas montrer de faiblesses, et je suis gêné d’évoquer ce sujet parce que dans notre métier d’entraîneur, nous sommes en quelque sorte des privilégiés. Nos salaires sont confortables et nous devons penser à ceux qui travaillent dur, sous pression. Et c’est pour cela que c’est gênant pour moi d’en parler de cette manière. Cela ne doit pas susciter la moindre polémique ni le moindre malentendu […] Parfois à la maison, j’étais présent physiquement mais absent mentalement. On passe à côté des moments familiaux et la famille s’en rend compte. Moi ça me gênait. Physiquement j’avais des soucis, de grosses crises de gouttes de plus en plus régulières, avec un régime hyper strict. J’avais un taux d’acide urique très élevé et en recherchant on s’est aperçu que je le créais. C’était une conséquence de la pression et du surmenage, j’avais ce ressenti d’une grosse fatigue. Quand nous avons arrêté la saison pour cinq semaines, j’ai vécu la première dans une sorte de dépression. Tout a lâché, j’étais sur les rotules. Je ne pouvais rien faire ».