Laurent Marti : “Il ne faut surtout pas réfléchir en fonction de l’instant T. Parce que la vérité d’aujourd’hui, ce n’est pas celle dans cinq ans”
Dans un long entretien accordé à La Dépêche, le président de l’Union Bordeaux-Bègles, Laurent Marti, s’est exprimé sur l’un des sujets les plus débattus du rugby professionnel français : le fonctionnement du salary cap et les avantages accordés aux clubs comptant un grand nombre d’internationaux. Ce dispositif, censé garantir un certain équilibre financier et sportif entre les équipes du Top 14, suscite régulièrement des interrogations, notamment quant à son équité réelle. À ce sujet, Laurent Marti livre une analyse mesurée, insistant sur la nécessité d’adopter une vision à long terme :
“C’est un sujet délicat et il ne faut surtout pas réfléchir en fonction de l’instant T. Parce que la vérité d’aujourd’hui, ce n’est pas celle dans cinq ans. Qui vous dit que dans cinq ans, le Stade Toulousain aura autant d’internationaux ? Et qui vous dit qu’un autre club n’en aura pas presque autant ? Donc c’est pour ça qu’il faut avoir une vision globale et prendre de la hauteur. Le Stade Toulousain, aujourd’hui, a un salary cap bien plus important que ses concurrents (13,5 M€ pour Toulouse, 12,1 M€ pour La Rochelle, 11,9 M€ pour l’UBB, NDLR). Il se l’est gagné. Il n’a pas violé le règlement. C’est le règlement qui lui permet. La seule chose, c’est que ce règlement vous enferme dans un système où, si vous avez beaucoup d’internationaux, vous avez plus de salary cap, et donc de masse salariale que vos concurrents. Et en même temps, vous recevez plus d’argent de la Ligue, puisque vous avez de meilleurs résultats.”